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de plus la largeur du fleuve tait assez considrable pour que les chevaux ne pussent le traverser la nage fort heureusement quelques centaines de toises en amont se trouvait un pont de clayonnage soutenu par des lani res de cuir et suspendu la mode indienne la petite troupe put donc passer le fleuve et camper sur la rive gauche
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vous l'avez vu non mais il est parl de lui dans les rcits des indiens c'tait un brave il avait un coeur de taureau un coeur de taureau dit paganel ah magnifique langue patagone vous comprenez mes amis un homme courageux
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on se croyait sauv de tous les sauvages de la nouvelle zlande le major pour son compte ne cacha pas le souverain mpris que lui causaient ces maoris et les expressions ne lui manqu rent pas pour les qualifier ce fut un assaut entre paganel et lui ils les trait rent de brutes impardonnables d'nes stupides d'idiots du pacifique de sauvages de bedlam de crtins des antipodes etc
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la veille au soir toute la petite troupe trompe par l'pais brouillard tait venue camper au milieu d'un nombreux parti d'indig nes vers le milieu de la nuit les voyageurs surpris dans leur sommeil furent faits prisonniers puis transports bord de l'embarcation ils n'avaient pas t maltraits jusqu'alors mais ils eussent en vain essay de rsister
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appris ses captifs son intention de les changer glenarvan et john mangles avaient discut les moyens de recouvrer leur libert ce qu'ils ne pouvaient essayer dans l'embarcation ils espraient le tenter terre l'heure du campement avec les hasards favorables de la nuit
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son corps drap dans une vaste natte de â phormiumâ garnie de peaux de chiens tait ceint d'un pagne ensanglant dans les derniers combats ses oreilles supportaient leur lobe allong des penchants en jade vert et autour de son cou frmissaient des colliers de
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ah ces coquins nous allons leur servir un petit miracle qui retardera leur conversion d'un bon si cle que les missionnaires nous le pardonnent â le projet de paganel tait donc adopt et vritablement avec les superstitieuses ides des maoris il pouvait il devait russir restait son excution
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et propos de simples sentiers ngligs jusqu'alors il ne fit aucune observation mais ce jour l arriv la susdite voie de communication il arrata son cheval et se tourna vers paganel
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lord glenarvan guettait avec une scrupuleuse attention l'approche des indig nes il voulait les interroger au sujet du capitaine grant par l'intermdiaire du patagon avec lequel paganel d'ailleurs commenait s'entretenir suffisamment mais on suivait une ligne peu frquente des indiens car les routes de la pampa qui vont de la rpublique argentine aux cordill res sont situes plus au nord
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quand le patagon refusa le cheval que lui offrait glenarvan celui-ci pensa qu'il prfrait aller pied suivant l'habitude de certains guides et certes ses longues jambes devaient lui rendre la marche facile
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non sans avoir reu quelques gouttes d'une eau porte une temprature de quatre vingt quatorze degrs cette eau rpandit d'abord une lg re odeur de bouillon qui se changea bient t en une odeur de soufre tr s marque
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il n'en restait plus un seul au pied de la montagne et quand l'ombre envahit les valles du taupo aucun feu ne signala la prsence des maoris au bas du c ne le chemin tait libre neuf heures par une nuit noire glenarvan donna le signal du dpart ses compagnons et lui arms et quips aux frais de kara tt commenc rent descendre prudemment les rampes du maunganamu john
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le lazo au contraire n'abandonne pas la main qui le brandit il se compose uniquement d'une corde longue de trente pieds forme par la runion de deux cuirs bien tresss et termine par un noeud coulant qui glisse dans un anneau de fer
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mais depuis l'entretien de glenarvan et du chef zlandais il parut sage de s'abstenir il fallait patienter c'tait le parti le plus prudent l'change offrait des chances de salut que ne prsentaient pas une attaque main arme ou une fuite travers ces contres inconnues
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thalcave sans remarquer l'admiration produite par sa grce naturelle son aisance et sa fi re dsinvolture prit la tate de la troupe et l'on partit tant t au galop tant t au pas des chevaux auxquels l'allure du trot semblait atre inconnue robert montait avec beaucoup de hardiesse et rassura promptement glenarvan sur son aptitude se tenir en selle
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des remous se brisaient avec rage contre des lots nombreux et propices aux accidents moins que jamais dans cet trange passage du waikato il n'tait permis de chavirer car ses bords n'offraient aucun refuge quiconque e t mis le pied sur la vase bouillante des rives se f t invitablement perdu
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glenarvan n'en demanda pas davantage mais l'espoir lui revint au coeur sans doute quelques chefs de l'arme maorie taient tombs aux mains des anglais et les indig nes voulaient tenter de les reprendre par voie d'change il y avait donc l une chance de salut et la situation n'tait pas dsespre
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un rio torrentueux aux eaux troubles encaiss dans de hautes falaises rouges le neuquem est nomm ramid ou comoe par certains gographes et prend sa source au milieu de lacs que les indiens seuls connaissent
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vous cherchez un prisonnier dit-il oui rpondit paganel et prcisment sur cette ligne comprise entre le soleil qui se couche et le soleil qui se l ve ajouta thalcave en prcisant par une comparaison la mode indienne la route de l'ouest l'est oui oui c'est cela
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de l une impossibilit absolue de s'entretenir avec les honnates gens ou les pillards c'tait regretter de ne pas se trouver en face d'une bande de â rastreadoresâ d t-on commencer la conversation coups de fusil cependant si glenarvan dans l'intrat de ses recherches eut regretter l'absence des indiens un incident se produisit qui vint singuli rement justifier l'interprtation du document
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craignait d'atre retard si cet ouragan se prolongeait mais paganel le rassura apr s avoir consult son barom tre â ordinairement lui dit-il le pampero cre des tempates de trois jours que la dpression du mercure indique d'une faon certaine mais quand au contraire le barom tre remonte et c'est le cas
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quoi donc l'pontille du poste qui s'est brise dans ma chute â cette rplique les clats de rire recommenc rent de plus belle cette rponse avait rassur tous les amis du digne paganel qui tait sorti sain et sauf de ses aventures avec le canon du gaillard d'avant â en tout cas pensa le major voil un gographe trangement pudibond
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ce n'tait plus un simple geyser comme ceux qui avoisinent le mont hcla en islande mais le mont hcla lui mame toute cette suppuration volcanique s'tait contenue jusqu'alors sous l'enveloppe du c ne parce que les soupapes du tongariro suffisaient son expansion mais lorsqu'on lui ouvrit une issue nouvelle elle se prcipita avec une extrame
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on campa la mani re accoutume et la nuit aurait t bonne n'e t t la prsence des singes des allouates et des chiens sauvages ces bruyants animaux sans doute en l'honneur mais coup s r pour le dsagrment des oreilles europennes excut rent une de ces symphonies naturelles que n'e t pas dsavoue un compositeur de l'avenir
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en effet le savant gographe apr s ses hro ques exploits ne pouvait chapper la clbrit ses distractions firent fureur dans le grand monde cossais on se l'arrachait et il ne suffisait plus aux politesses dont il fut l'objet et ce fut alors qu'une aimable demoiselle de trente ans rien de moins que la cousine du major
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non ma ch re mary rpondit paganel ils ne le feront pas la montagne est taboue et quand elle aura elle mame dvor ses profanateurs son tabou sera plus rigoureux encore
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cet homme tait un indig ne de grande taille g de quarante-cinq ans environ la poitrine large aux membres musculeux arm de pieds et de mains vigoureux son front bomb et sillonn de plis pais son regard violent sa physionomie sinistre en faisaient un personnage redoutable
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je saisâ dit paganel et s'adressant ses compagnons â voil ajouta-t-il un changement de temps qui se prpare nous allons avoir un coup de pampero â et il expliqua que ce pampero est frquent dans les plaines argentines c'est un vent du sud-ouest tr s sec
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ce spectacle faisait la fois le plaisir et le dsagrment des yeux le plaisir car rien n'tait plus curieux que ces trombes errant par la plaine luttant se confondant s'abattant se relevant dans un dsordre
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le waikato est le fleuve national de la nouvelle zlande les maoris en sont fiers et jaloux comme les allemands du rhin et les slaves du danube dans son cours de deux cents milles il arrose les plus belles contres de l le septentrionale
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voyant que le bruit ne se renouvelait pas reprit son ascension sur l'troit chemin de l'arate bient t le taillis se dessina vaguement dans l'ombre en quelques pas il fut atteint et les fugitifs se blottirent sous l'pais feuillage des arbres
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mes amis dit-il mon projet a cela d'excellent que s'il ne produit pas tout l'effet que j'en attends s'il choue mame notre situation ne sera pas empire mais il doit russir il russira et ce projet demanda mac
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je reconnais que votre distraction a t providentielle coup s r sans vous le duncan serait tomb entre les mains des convicts sans vous nous aurions t repris par les maoris mais pour l'amour de dieu dites-moi par quelle trange association d'ides par quelle surnaturelle aberration d'esprit vous avez t conduit crire le nom de la nouvelle zlande pour le nom de l'australie
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donc on d na pour l'avenir le plat du milieu se composait d'une demi-douzaine de gros rats attraps par wilson et cuits l'touffe lady helena et mary grant refus rent obstinment de go ter ce gibier si estim dans la nouvelle zlande mais les hommes s'en rgal rent comme de vrais maoris
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stupfait des rponses du vieux marin alors me direz-vous tom pourquoi le duncan croise en ce moment sur les c tes de la nouvelle zlande â si glenarvan lady helena miss grant paganel le major robert john
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les missions une fois atteintes les voyageurs s'y reposeraient en attendant quelque occasion favorable de gagner auckland car c'tait toujours cette ville qu'ils voulaient gagner ces divers points arrats on continua de surveiller les indig nes jusqu'au soir
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mesure qu'ils le soulevaient les trpidations du sol s'accusaient plus violemment de sourds rugissements de flammes et des sifflements de fournaise couraient sous la cro te amincie les audacieux ouvriers vritables cyclopes maniant les feux de la terre travaillaient silencieusement
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pourquoi paganel demeurait-il toujours hermtiquement renferm dans ses habits et encravat au fond d'un cache-nez qui lui montait jusqu'aux oreilles le major grillait de conna tre le motif de cette singuli re manie mais c'est le cas de dire que malgr les interrogations les allusions les soupons de
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tous compromis si gravement par la trahison du convict l'quipage du yacht sans comprendre encore la gravit de cette sc ne gardait un profond silence â faites venir ayrtonâ
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vous comprenez reprit le gographe que nous feindrons d'atre dvors par les flammes du pluton zlandais et que nous dispara trons spirituellement dans le tombeau de kara tt
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lorsque thalcave fut en selle son cheval bondit sous lui le patagon cuyer consomm tait magnifique voir son harnachement comportait les deux instruments de chasse usits dans la plaine argentine les â bolasâ et le â lazoâ les bolas consistent en trois boules runies ensemble par une courroie de cuir attache l'avant du recado
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le lendemain jacques paganel consultant la carte reconnut sur la rive droite le mont taubara qui s'l ve trois mille pieds dans les airs midi tout le cort ge des embarcations dbouchait par un vasement du fleuve dans le lac taupo et les indig nes saluaient de leurs gestes un lambeau d'toffe que le vent dployait au sommet d'une hutte c'tait le drapeau national
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petite rivi re qui venait sinueusement des plaines de la rive droite l un canot mont par dix indig nes rejoignit l'embarcation de kai koumou les guerriers chang rent peine le salut d'arrive le
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le soleil allait dispara tre derri re l'horizon quand le canot heurta une berge encombre de ces pierres ponces que le waikato sorti de montagnes volcaniques entra ne dans son cours quelques arbres poussaient l qui parurent propres abriter un campement
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les maoris depuis longtemps dj allaient et venaient au pied du c ne sans s'carter de leur ligne d'observation de furieuses clameurs salu rent l'apparition des europens qui sortaient de l'enceinte profane
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de l ce coup de tonnerre le gographe fut renvers sur l'chelle du gaillard et disparut par le capot jusque dans le poste de l'quipage la surprise produite par la dtonation succda un cri d'pouvante on crut un malheur
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leurs armes leurs munitions taient entre les mains des sauvages et leurs propres balles les auraient promptement jets terre ils ne tard rent pas apprendre en saisissant quelques mots anglais dont se servaient les indig nes que ceux-ci refouls par les troupes britanniques battus et dcims regagnaient les districts du
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une langue de terre finement allonge hrisse d'arbrisseaux venait mourir en pointe la runion des deux courants les eaux du waipa plus fougueuses refoulaient les eaux du waikato pendant un quart de mille avant de s'y confondre
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il ne songeait pas reculer d'ailleurs john pas davantage le jeune capitaine suivi de tous et protg par une obscurit compl te rampa sur l'arate troite s'arratant lorsque quelque pierre dtache roulait jusqu'au bas du plateau si les sauvages taient encore embusqus en contre-bas ces bruits insolites devaient provoquer des deux c ts une redoutable fusillade
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quinze jours apr s un mariage se clbrait grand fracas dans la chapelle de malcolm castle paganel tait magnifique mais hermtiquement boutonn et miss arabella splendide et ce secret du gographe f t toujours rest enseveli dans les ab mes de l'inconnu si le major n'en e t parl glenarvan qui ne le cacha point lady helena qui en dit un mot mistress
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et la cause de ce phnom ne n'est pas encore parfaitement dtermine en arrivant au colorado le premier soin de paganel fut de se baigner â gographiquementâ dans ses eaux colores par une argile rougetre il fut surpris de les trouver aussi profondes rsultat uniquement d la fonte des neiges sous le premier soleil de l't
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toutes ces questions se pressaient la fois dans son esprit les rponses ne se firent pas attendre et il apprit que l'europen tait esclave de l'une des tribus indiennes qui parcourent le pays entre le colorado et le rio negro
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que votre honneur liseâ dit le vieux marin glenarvan prit la lettre et lut â ordre tom austin de prendre la mer sans retard et de conduire le duncan par degrs de latitude la c te orientale de la nouvelle zlande â â la nouvelle zlande â s'cria paganel
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le lendemain octobre huit heures thalcave donna le signal du dpart le sol argentin entre le vingt deuxi me et le quarante deuxi me degr s'incline de l'ouest l'est les voyageurs n'avaient plus qu descendre une pente douce jusqu la mer
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se prparait enlever les habits du malheureux paganel afin de panser ses blessures mais peine avait-il port la main sur le moribond que celui-ci se redressa comme s'il e t t mis en contact avec une bobine lectrique â jamais jamais â scria t il et ramenant sur son maigre corps les lambeaux de ses vatements il se boutonna avec une vivacit singuli
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le voici rpondit paganel la superstition des indig nes a fait de cette montagne un lieu d'asile il faut que la superstition nous aide en sortir si je parviens persuader
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nul voyage ne fut moins incident le yacht emportait dans ses flancs une cargaison de bonheur il n'y avait plus de secret bord pas mame les sentiments de john mangles pour mary grant si cependant un myst re intriguait encore
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quelques nattes et les armes feu compltaient ce lger bagage enlev au tombeau du chef il va sans dire que ces prparatifs furent faits dans l'enceinte palissade et l'insu des sauvages six heures le stewart servit un repas rconfortant o et quand mangerait on dans les valles du district nul ne le pouvait prvoir
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de ce point la mer le pas du voyageur foule d'immenses prairies de luzernes et de chardons c'est la troisi me partie des pampas en sortant des gorges de la cordill re la troupe de glenarvan rencontra d'abord une grande quantit de dunes de sable appeles â
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les maoris avaient fui sur les plateaux voisins hors des atteintes du volcan quelques cadavres couchs au pied du c ne taient carboniss par le feu plus loin vers le pah les laves avaient gagn une vingtaine de huttes qui fumaient encore les zlandais formant et l des groupes considraient le sommet empanach du maunganamu avec une religieuse pouvante
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kai koumou s'avana pas compts et frottant son nez contre celui de kai koumou il lui donna le salut cordial du â chonguiâ les prisonniers furent dposs au centre du campement et gards avec une extrame vigilance
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la divinit para trait donc venir personnellement chtier les profanateurs du tabou huit heures le sommet du maunganamu disparut dans une obscurit sinistre le ciel pratait un fond noir cet panouissement de flammes que la main de paganel allait y projeter
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le regarda froidement sans lui rpondre â que comptes-tu faire de nous â reprit glenarvan les yeux de kai koumou brill rent d'un clair rapide et d'une voix grave il rpondit alors â t'changer si les tiens veulent de toi te tuer s'ils refusent
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expliquons-nous car je crois raver vous avez reu une lettre tom oui une lettre de votre honneur melbourne melbourne au moment o j'achevais de rparer mes avaries et cette lettre elle n'tait pas crite de votre main mais signe de vous mylord c'est cela mame
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paganel comme fou allait et venait prenant sa tate deux mains s'arrachant les cheveux ce qu'il faisait il ne le savait plus ce qu'il voulait faire pas davantage il descendit par l'chelle de la dunette machinalement il arpenta le pont titubant allant devant lui sans but et remonta sur le gaillard d'avant
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comment ntait il pas entre les mains de ben joyce par quelle providentielle fatalit dieu l'avait-il amen sur la route des fugitifs pourquoi comment quel propos ainsi dbutaient les questions simultanes qui venaient frapper tom austin bout portant
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lanait sur la montagne vengeresse un tabou plus rigoureux bient t apr s les indig nes s'en allaient par files dans les sentiers sinueux qui descendaient vers le pah â ils partent s'cria glenarvan ils abandonnent leur poste dieu soit lou notre stratag me a russi ma ch re helena mes braves compagnons nous voil morts nous voil enterrs
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le sentier qui aboutissait au retranchement traversait des champs de phormium et un bouquet de beaux arbres des â kaikateasâ feuilles persistantes et baies rouges des â dracenas australisâ le â tiâ des indig nes dont la cime remplace avantageusement le chou palmiste et des â huiousâ qui servent teindre les toffes en noir
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robert peine enferm se hissa sur les paules de wilson et parvint glisser sa tate par un interstice mnag entre le toit et la muraille o pendaient des chapelets d'amulettes de l son regard embrassait toute l'tendue du pah jusqu la case de
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les eaux prcipites des sommets environnants ont envahi cette norme cavit le gouffre s'est fait lac mais ab me toujours et les sondes sont encore impuissantes mesurer sa profondeur
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la case de kai koumou entre plusieurs huttes de moindre importance s'levait au fond du pah devant un large terrain dcouvert que des europens eussent appel â le champ de bataille â cette case tait un assemblage de pieux calfeutrs d'un entrelacement de branches et tapiss intrieurement de nattes de
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ce mot la foule s'arrata devant glenarvan et ses compagnons momentanment prservs par une puissance surnaturelle quelques instants apr s ils taient reconduits au war atoua qui leur servait de prison mais robert grant et jacques paganel n'taient plus avec eux
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la natte qui fermait l'entre de la case se souleva un indig ne parut il fit signe aux prisonniers de le suivre glenarvan et les siens en groupe serr travers rent le pah et s'arrat rent devant
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alors redoubl rent les marques de douleur aux menaces des femmes succd rent les imprcations des hommes contre les europens les injures clataient les gestes devenaient plus violents
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un autre motif tr s grave aux yeux des indig nes accroissait encore leur dsespoir non seulement le parent l'ami qu'ils pleuraient n'tait plus mais ses ossements devaient manquer au tombeau de la famille
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or la possession de ces restes est regarde dans la religion maorie comme indispensable aux destines de la vie future non la chair prissable mais les os qui sont recueillis avec soin nettoys gratts polis vernis mame et dfinitivement dposs dans â l'oudoupaâ c'est dire â la maison de gloireâ
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une seconde ligne de pieux puis une cl ture d'osier perce de meurtri res enfermaient la seconde enceinte c'est dire le plateau du pah sur lequel s'levaient des constructions maories et une quarantaine de huttes disposes symtriquement
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des rochers pic d'une grande taille au nord quelques cimes loignes et couronnes de petits bois l'est une large plage sillonne par une route dcore de pierres ponces qui resplendissent sous le treillis des buissons
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puis repoussant les prisonniers la main du chef s'tendit sur l'paule de lady helena qui plit sous ce contact â edward â cria la malheureuse femme perdue glenarvan sans prononcer un seul mot leva le
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de gracieux oiseaux les nectariens habitus des champs de phormium volaient par bandes nombreuses et se dlectaient du suc mielleux des fleurs dans les eaux du lac barbotaient des troupes de canards au plumage noirtre bariols de gris et de vert et qui se sont aisment domestiqus
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au milieu de ces vocifrations et de ces menaces lady helena tranquille en apparence affectait un calme qui ne pouvait atre dans son coeur cette courageuse femme pour laisser tout son sang-froid lord glenarvan se contenait par d'hro ques efforts
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en ce moment lady helena qui s'tait releve saisit le bras de son mari â edward dit-elle d'une voix ferme ni mary grant ni moi nous ne devons tomber vivantes entre les mains de ces sauvages â et ces paroles dites elle tendit glenarvan un revolver charg â une arme
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dont un clair illumina les yeux oui les maoris ne fouillent pas leurs prisonni res mais cette arme c'est pour nous edward non pour eux glenarvan dit rapidement mac nabbs cachez ce revolver il n'est pas temps encore â le revolver disparut sous les vatements du lord
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ces tombes sont ornes de statues de bois qui reproduisent avec une fidlit parfaite les tatouages du dfunt mais aujourd'hui les tombeaux resteraient vides les crmonies religieuses ne s'accompliraient pas et les os qu'pargnerait la dent des chiens sauvages blanchiraient sans spulture sur le champ du combat
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un coup de feu retentit kara tt tomba mort cette dtonation un flot d'indig nes sortit des huttes le pah s'emplit en un instant cent bras se lev rent sur les infortuns le revolver de glenarvan lui fut arrach de la main
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kai koumou jeta sur glenarvan un regard trange puis d'une main couvrant le corps du meurtrier de l'autre il contint la foule qui se ruait sur les enfants enfin sa voix domina le tumulte â tabou tabou
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aussi ce prcieux phormium se trouve-t-il partout dans les deux les aux bords de la mer comme au long des fleuves et sur la rive des lacs ici ses buissons sauvages couvraient des champs entiers ses fleurs d'un rouge brun et semblables l'agave s'panouissaient partout hors de l'inextricable fouillis de ses longues feuilles qui formaient un trophe de lames tranchantes
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vingt pieds de long quinze pieds de large dix pieds de haut faisaient kai koumou une habitation de trois mille pieds cubes il n'en faut pas plus pour loger un chef zlandais une seule ouverture donnait acc s dans la hutte un battant bascule form d'un pais tissu vgtal servait de porte
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aux cris allaient succder les actes de brutalit kai koumou craignant d'atre dbord par les fanatiques de sa tribu fit conduire ses captifs en un lieu sacr situ l'autre extrmit du pah sur un plateau
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de foug res comestibles et les fours o s'op re la cuisson de ces divers aliments au contact de pierres chauffes plus loin dans de petites enceintes parquaient des porcs et des ch vres rares descendants des utiles animaux acclimats par le capitaine
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cette hutte s'appuyait un massif lev d'une centaine de pieds au-dessus d'elle qui terminait par un talus assez raide ce c t du retranchement dans ce â war atouaâ maison consacre les pratres ou les arikis enseignaient aux zlandais un dieu en trois personnes le p re le fils et l'oiseau ou l'esprit
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lady helena ses forces puises son nergie morale vaincue se laissa aller dans les bras de son mari glenarvan la pressant sur sa poitrine lui rptait â courage ma ch re helena le ciel ne nous abandonnera pas
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paganel n'tait gu re en disposition de conter ni ses amis en humeur de l'entendre ils observaient silencieusement la rive nord-est du taupo o la plus dcevante fatalit venait de les conduire la mission tablie par le rvrend
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tel est cet trange lac taupo lev douze cent cinquante pieds au-dessus du niveau de la mer et domin par un cirque de montagnes hautes de quatre cents toises l'ouest
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en quittant les eaux du waikato traversa la petite crique qui sert d'entonnoir au fleuve doubla un promontoire aigu et accosta la gr ve orientale du lac au pied des premi res ondulations du mont manga grosse extumescence haute de trois
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sur les bords occidentaux du lac n'existait plus le ministre avait t chass par la guerre loin du principal foyer de l'insurrection les prisonniers taient seuls abandonns la merci de maoris avides de reprsailles et prcisment dans cette portion sauvage de l le o le christianisme n'a jamais pntr
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ils ont eu tort rpondit glenarvan d'une voix grave je te le dis parce que je le pense et non parce que je suis en ton pouvoir coute reprit kai koumou le tohonga le grand pratre de nou atoua est tomb entre les mains de tes fr res il est prisonnier des
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ils sont assembls autour du chef dit-il voix basse ils agitent leurs bras ils poussent des hurlements kai koumou veut parler â l'enfant se tut pendant quelques minutes puis il reprit â kai koumou parle les sauvages se calment ils l'coutent videmment dit le major ce chef a un intrat personnel nous protger
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rpondit glenarvan je ne suis ni un chef ni un pratre parmi les miens â paganel stupfait de cette rponse regarda glenarvan avec un tonnement profond
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quelques claies en roseaux et des matelas de foug re s che recouverts d'une natte tisse avec les feuilles longues et flexibles du â typhaâ servaient de lits au milieu un trou en pierre formait le foyer et au toit un second trou servait de chemine
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