voilà la la première question euh
c'est même de- depuis quand vous habitez à Orléans ?
voyez
je suis née dans le quartier des Halles
à Orléans ?
voilà
pas le quartier des Halles à Paris
vous savez où vous savez
où y a le
les Halles d'Orléans
vous savez où y a l'église
Saint Donatien
alors
attendez je vais juste en fait
ne vous inquiétez pas
je me rends compte
que j'ai oublié de mettre
en marche un petit appareil
qui est
juste un appareil de secours
parce que si jamais y en a un qui tombe en panne
c'est déjà arrivé y en a un qui tombe en panne on on était toujours euh embêté
que euh
que ça ç- ça a pas été enregistré
donc je vais juste mettre ça
à côté
voilà
oui pardon
alors je je vous dis
donc vous me disiez
que j'ai une une vrai Orléanaise
je suis née dans un quartier
où qu' y a les hm
vous savez où y a les
la Place du Châtelet les
Halles y a une église là
oui je connais bien les Halles
oui
alors don- c'était une rue
qui s'appelait la rue du Petit Puits
et et y avait
y a l'église
après y a une porte qui était
le presbytère et après
j'habitais là au huit enfin je suis née là
vous êtes née là
voilà
et c'était une
toute petite rue on habitait dans le fond d'une cour
parce que
ma mère était de l'assistance
et mon père euh
euh revenait de
de la
de la guerre enfin
de quatorze dix-huit
et on était
donc c'est
ma euh
toute mon enfance euh jusqu'à
une quinzaine d'années
ça a été ce quartier-là
j- les petites rues autour je connais tout
je
ah oui
et j'allais à l'école euh
vous savez où y a le cinéma
Pathé
euh ah hein
oui
alors y avait une rue
qui s'appelait la rue du Plat d'Etain
oui
et on a- j'ha- j'habitais euh j'a- j'allais à l'école là
c'était une école privée
j'ai pas été à l'école publique
ma mère euh
non elle avait pas voulu
c'était un choix ?
c'était un choix de de
euh oui euh
c'était un choix de vos parents ?
de ma mère
oui parce qu'elle était
hm
elle était croyante et puis
euh elle était près du
près du
des religieuses
parce que l'école où j'allais c'était pas d-
des vraies religieuses mais c'était
elles étaient comme ça euh
elles enfin comment je vais vous dire
avec cette mentalité
et elles pouvaient pas faire ce qu'elles voulaient non plus
c'était une sorte de euh
de m- de
comment comment que ça s'appelle
congrégation
ah oui
d'accord
voilà
ce que je
d'où je s- de viens voilà
d'accord
et vos parents eux
euh étaient nés aussi à Orléans ou
mon euh hm
m- mon père est non euh oui il etait n- il était Orléanais
il était né à Ingré
d'accord
et ma mère étant de l'assistance publique euh
elle a euh elle a été abandonnée à Paris
dans le quatorzième arrondissement là je crois que c'est l- un endroit
où on abandonnait les enfants à ce moment-là
et euh
en à euh quand ma y ils se sont mariés avec mon père
ils ont fait des recherches ils ont jamais pu
les retrouver
je sais qu'elle a été abandonnée avec quatre autres enf-
enfants
ah là
elle elle avait autour de
quatre cinq ans
et après ils se sont jamais
retrouvés
c'était en
ben écoutez en dix-neuf cent puisqu'elle était née en dix-huit cent quatre-vingt
seize quatre-vingt-dix-sept
donc c'était au début du
de siècle dernier
ah oui du siècle dernier
c'est vrai maintenant vous
ah oui
vous
oui oui oui
et
et donc elle elle est venue sur Orléans
après ou
bah c'est-à-dire
que mon père quand il a été dé-
voilà
ma m-
euh ma euh mon père était
ah
était l'aîné de cinq enfants
et leur père était mort
très jeune
et
au lieu d'être
partir au front
il était considéré comme euh
euh comme soutien de famille
il a et il est donc il a donc été
envoyé
à Moulins
dans une usine d'armement
hein
hm hm
ma mère
a été élevée
par une euh
une
une vieille dame
euh
à euh dans l'Allier
et elle
aussi les femmes euh
quand elle avait quoi euh
dix-neuf ans dix-sept dix-huit
il a fallu qu'elles aillent travailler à l'usine
hm hm
et c'est là qu'elle a rencontré mon père
lui il était militaire euh
et elle elle était à l'usine d'armement
les femmes c'était que des femmes hein
à l'époque hein
hm
voilà
hm bah
et ils se sont
connus comme ça
ben c'est bien
et puis il l'a ramenée euh
le quand le quand il a il a été démobilisé il l'a ramenée à Orléans
voilà
c'est comme ça que
je suis née
d'accord
et alors vous êtes restée dans
dans ce logement-là
euh
non j- on est parti
parce que mon père é-
il a travaillé euh
euh vous savez dans
m- mou- y avait le magasin
Dransard à
Orléans
oui
euh
et il travaillait chez le grand-père
Dransard
donc que j'ai connu moi d'ailleurs
euh
et puis
i- il était euh
bon il était chef de rayon
je crois qu'ils étaient deux
comme euh comme employés
et puis l- bon ben il a
essayé de
ils avaient un petit peu fait des économies
ils ont acheté une petite épicerie
rue des Murlins
et mon père est resté travailler et ma mère a
a
enfin a tenu l'épicerie
jusque euh
et puis et c'était en
pont des Murlins
et puis euh
pendant la guerre mon père est mort il avait quarante-quatre ans
hm
et puis
euh je suis restée bon on est resté avec
ah oui
puis j'ai j'avais une soeur
hm
euh
quand lorsque j'avais treize ans elle elle avait onze ans et elle est décédée aussi
ouais
vous savez dans dans les familles
dans le temps
y avait beaucoup de de morts
hm
hm hm
et puis
bon bah la la guerre est venue les b-
la mon père est mort pendant la guerre les bombardements sont venus
et on a
tout on a été tout détruit hein les bom-
c'est les Américains vous savez après la guerre
quand à au moment où ils ont
fait les débarquements
i- i- i-
mitraillaient toutes les hm
les lignes de
chemin de fer et on
oui les chemins de fer oui
habitait euh la la la
oui pas lo- pas loin de la
ah ben nous on était euh
comme euh comme au bout de la rue
là
oh oui oui oui
et puis on a
y avait le champ ce qu'on appelle le champ de manoeuvre euh derrière
hm hm
c'était les militaires qui venaient faire des manoeuvres
bon on a
couru on courait on courait quand c'était comme ça
et on était pas
on était plus dans la maison toutes les deux
mais quand on est revenu y avait
euh y avait plus rien
y avait plus de maison
mais nous on é- on était vivant
que au-dessus de chez moi
y avait une j-
une jeune femme qui était dans mes âges
qui avait des enfants elle en attendait un autre avec son mari tous ils ont été
tous tués
ah ouais
ça a é- ça a été
pénible à ce moment-là hein
oui j'imagine oui
bon
tout ça pour vous dire euh
non mais
je vis à Orléans
oui oui c'est quand même euh vous avez vécu donc à Orléans euh
à cette époque-là les bo- la la guerre les bombardements
oh
eh ben m- euh oui
mais
mais
en n- en réalité
m- les euh
on avait eu un peu de bombardements
à en
en quarante quand les Allemands
sont rentrés
hm
parce qu'on était
parti à pied euh
oh y a beaucoup de dames de mon âge qui vous diront
ils sont part- on est parti à
pied euh
euh hm
on a tout laissé derrière nous
quand les Allemands sont rentrés
hm hm
on a fait l'exode
moi je me suis retrouvée dans le Lot
ah oui
hm hm hm
et puis ma mère pas
et on s'est revu quatre cinq mois après
parce que on s'était perdu
hm
mais elle elle a fait des recherches puis moi j'étais en âge aussi
de
euh
faire des recherches
voilà
et et donc vous êtes revenues sur Orléans quand ?
bah euh
tout de suite ?
euh euh oh
bah euh six sept six mois
après
hm hm
le temps que
euh
qu'elle me
qu'elle mè-
elle elle me
retrouve euh moi que je
hm d'accord
retrouve euh
donc euh
c'était pas
mais ça fait si- cinq six mois je m'en rappelle pas exactement hein
voilà
hm et
et la la fin de la guerre à Orléans
vous vous rappelez c'était un moment important
pour
bah c'est là qu'on a
on a tout perdu hein
hm hm
on a été
tout on a été bombardé partout hein
à ce moment-là oui
ah bah
oui Orléans
je sais
je sais pas toutes les personnes que vous devez interroger qui sont
euh d- qui ont connu cette
période-là on
on a é-
hm
euh hm
là où y a La Poste maintenant
c'était qu'un
que des trous de bombes
enfin
ah ouais ouais
la rue Royale était
ils l'ont reconstruite dans le même style euh y a
y a eu beaucoup de
beaucoup de dégâts
mais enfin
pas tant
que où
quand les A- Américains
sont débarqués
parce que y a des
villes en Normandie
qui ont
qui ont connu
pire hein
hm hm hm
et
et donc euh vous avez donc la maison était détruite
hm
donc vous avez dû trouver un autre logement
euh dans le même quarti- non
non parce que
non pardon
euh
euh bon elle
pouvait plus exercer
son petit commerce d'abord
ça faisait déjà
deux ans qu'elle faisait rien parce qu'on trouvait pas de marchandises pendant la guerre
et alors euh
les sinistrés ont
euh ils ont construit des bâtiments en bois
euh sur le boulevard Alexandre Martin des logements en bois
comment je vais vous dire euh
vous savez où y a la hm
la fontaine là
oui
et
tout ce boulevard-là jusqu'au bout
ils avaient fait des
des
baraquements en bois
ah oui
et ils nous ont
ils z- ils logeaient les gens
qui qui avaient pas de possibilité
et après
ils ont aban- ils ont
alors moi je me suis mariée hein
et puis
euh m-
ma mère euh
après elle est allée habiter à Fleury
parce que
ils ont
ils ont démonté ç- ça
pour faire des
euh enfin
m- mettre la ville propre
et là on leur a redonné des
des bâtiments mais euh hm plus corrects hein
puis après ben elle est
allée
et donc v- vous vous êtes
mariée et vous avez été habiter avec votre mari ?
oui
et c-
moi je me suis ma- c'est-à-dire
j'étais mariée je me suis mariée
euh
pendant la guerre
euh
faut que je vous raconte comment
euh
je connaissais mon mari
et il était dans
euh il avait été
appelé au service euh
euh c'est pas le service militaire mais enfin les
et
il avait
pas trouvé à hm
à ne
à à f- à partir à se cacher
oui
donc il est parti en Allemagne
d'ailleurs euh
nous on avait eu des ennuis parce que sa famille
parce que les gendarmes venaient tout le temps le
le relancer à l'époque c'était très dur
et on avait un oncle
qui était
qui tra- qui était dans une mairie
qui nous dit hein qui vient puis qui me dit euh
si s- si
si euh
ils ont en ce moment
ils
il travaillait dans une usine en Allemagne hein
ils ont des permissions
pour se marier
ah
alors qu'est-ce qu'on a fait
on a publié les bans en
en même pas
trois semaines hein quinze jours
hm hm
je ne sais pas s- même si je me serais mariée
avec euh cet homme-là
parce que
euh c-
à l'époque
bon ben on se connaissait mais y avait
pas de
de mariage officiel
hm
alors on s'est marié
et ben puis
il est quand même resté là
pour la nuit de noces le lendemain matin il est parti
il a été il est parti
quelqu'un le cet oncle lui avait trouvé un endroit
pour euh
pour se cacher
oui pour se cacher
voilà
d'accord
ah oui c'est une euh
c'est une belle histoire
oui
bon
puis après bah on il est rentré et
puis voilà
puis après
et
j'ai eu mes enfants
donc et donc là vous êtes habi-
vous avez
à Fleury mon
mari il habitait à
Fleury
à Fleury
et il avait cet cet oncle et cette tante
qui l'avaient élevé
et ils avaient une petite maison y avait quatre pièces
donc euh ils nous ont installés dans deux pièces et ils ont gardé deux autres pièces
en attendant
que
vous savez tout de suite après la
guerre hein
hm hm
hm
euh les g- les logements ils
couraient pas les rues hein
non non
c'est sûr
ah oui oui oui
et alors il é-
il travaillait lui après la guerre ou
votre mari ?
oui il est rentré à la Sécurité Sociale
il y était déjà
avant mais euh oui oui et oui oui ils l'ont
déjà avant il a repris euh
repris
il est rentré là quand il a eu
son brevet
qui allait avec sei- d-
seize dix-sept ans
à l'époque hein
hm hm
et il est rentré
et puis quand il est revenu ils l'ont repris
et et vous vous vous occupiez des enfants ou
euh
n- vous avez eu
une vie de
femme au foyer
plutôt ou de oui
ah oui
oh oui oui b-
bien obligée j'ai eu
euh mon fils aîné
qui est décédé l- euh y a
euh j'ai eu quatre enfants
j'ai mis au monde une petite fille qui a pas vécu ça fait cinq
et puis j'ai eu z- tren-
enfin ça je sais pas si faut le marquer
j'ai eu
trois curretage euh trois
ah oui
ça j'aimerais mieux pas qu'on le
marque
non non ça vous euh
vous avez le droit mais oui
une v- une vie remplie
bah oui huit fois en onze ans enceinte c'était la
la vie des femmes de cette époque-là
on pouvait pas travailler
bah oui oui
fallait l'accord
du mari
hm hm
euh f-
puis lui bah il devait se rebuter aussi d'avoir une femme qui
qui faisait des gosses et
puis qui était à la maison enfin bref
euh
v- voilà donc j'ai élevé j'ai élevé mes enfants
et puis soixante euh
soixante euh huit soixante-dix est arrivé
et comme j'avais
quand je pense
que j'étais déjà assez révoltée
donc j'ai fait
j'ai march- euh j'étais
euh je connaissais quelqu'un qui était au MLF euh je me suis inscrite j'ai
j'ai enfin
j'ai p- après je suis rentrée dans l-
dans celle vie-là
vous savez
hm hm
on avait on avait
tellement été euh
humilié
parce que nous les femmes de l'époque
euh on était des pondeuses en réalité hein c'était
alors euh on
quand on prenait un peu conscience de notre euh
pas d'argent
oui et non
on pouvait même pas ah pardon
pardon on peut même pas avoir un compte euh
un compte s-
pè- euh en banque on avait pas le droit hein
oui oui oui oui
non non
et quand euh
euh quand vous vous disiez
quand on a pris conscience euh
euh
qu'est-ce qui faisait que vous avez pris conscience ?
alors j'avais
j'avais une euh
vous savez qu'à l'époque
euh hm
bah c'est-à-dire que les Américains étaient là
hm
et on en avait dans le quartier à Fleury
d'ailleurs ils avaient
y avait une maison du grand-père il il habitait dedans
et je m'étais liée avec euh
euh cette femme euh ce cette femme américaine
qui habitait à côté et qui était
euh
enfin qui euh
enfin qui était solidaire hein
puis elle
hm hm
quand elle
hm
pouvait
on on parlait puis je voyais bien comment qu'elle vivait
euh
et
elle
elle elle euh
elle è-
elle
elle parlait un peu français
hein
oui
et elle avait ses enfants elle a son mari
il était il était officier
hm hm hm
et
bon ben a- après
alors
euh vou-
à l'époque euh Laurel et Hardy
vous savez ce que c'est ce
oui oui oui oui
il est il a paru en français
d'accord
et alors moi
j'en ai j'ai acheté
parce que
de voir la vie de ces Américains à côté
et ça c- c'est fou
ce que ça m'a ouvert l'esprit
d'accord
sur
ce que les gens en Amérique ils vivaient et
ils vous savez ça
et puis nous c'est pareil nous les femmes on
on commençait à
à remuer un peu hein
puis c'est là que j'ai connu Micheline euh f-
en on a madame NPERS
on a fait les manif- à Paris on a
fait un tas de trucs
ah oui t- tout de suite
là vous avez
euh oui vous avez milité
ah bah on a suivi le mouvement
m- et puis après euh
euh je me suis
j'ai bah j'étais
je me j'ai laissé le MLF parce que
ce groupement vous savez
euh c'était pas ça correspondait pas
mais je je me suis j'ai été
au mouvement Choisir
tout de suite hein Gisèle Halimi à l'époque euh
hm hm hm hm hm oui oui
c'était formidable euh les week-ends et tout et mon mon
euh mon
euh hm
mon ménage
euh mon mari déjà
euh ça allait
pas il avait une une amie une personne beaucoup plus jeune que lui
et
bon ben c'est tout tout s'en allait un peu
hm hm
à la
hein
c'est
et je
oui oui
ne pouvais pas je voulais
j'a- à la limite j'aurais voulu
partir
oui
euh mes mes enfants y en a ils étaient encore euh
euh j'en ma fille était pr- petite
elle avait huit ans
tandis que mes garçons étaient déjà au
collège hein
ils étaient
d'accord
donc euh
leur
père a euh leur
permettait déjà d'a- d'aller au
collège hein de de pas être euh
c'ét-
ça me retenait aussi parce que moi si j'étais partie
je pouvais pas moi là j'avais pas
de travail
j'avais rien ma f-
bah oui pas de travail oui oui oui oui
vous aviez arrêté l'école euh
à qu-
ah moi j'ai arrêté à
à treize ans oui c'est ça oui oui oui
treize ans troisième quatorze ans j'ai
mon certificat d'études c'est tout
et donc là oui pas de travail et donc euh
ç- ça aurait été compliqué
bah euh
de
alors oui et non parce que
quand euh quand j'ai quand j'ai commencé à militer
à Choisir
je me suis ou- ouverte euh
et j'ai euh
bon on a d- un tas de relations vous savez
et j'ai trouvé une euh
une femme euh
qui
qui était qui travaillait à à l'Assedic
à l'époque
hm
c'était
euh hm
par la mairie par l'As- l'Assedic elle était c'était
pas important comme maintenant
et
elle avait dans l-
elle elle avait dans son petit groupe
euh une femme qui allait avoir un enfant
qui donnait qui avait
prenait son congé
et elle a
au cours de d'une conver-
des enfin on se ren- on se voyait c-
elle savait qui j'étais
elle m'a proposé de venir euh
classer des papiers enfin fé-
donc euh à l'Assedic
euh j'ai vu le directeur il a accepté
à l'époque ils étaient
hm c'était moins dur
que maintenant
hm hm hm
oui par connaissance comme ça vous avez
pu trouver
ah oui oui
puis même euh
euh j'avais
euh
j- maintenant j- même euh avec mon instruction et
tout ça j'avais p- j'aurais même pas la possibilité de rentrer dans
mais ça a été euh ça a été par connaissan-
alors je suis restée là et puis
et puis j'ai travaillé
d'accord
et puis j'ai bon à ce moment-là j'aurais voulu partir parce qu'on habitait
dans une maison qui appartenait à mes beaux parents
donc moi je fallait que je parte si c'était le le euh
toujours sur Fleury ah
ah oui j'étais à Fleury oui
ouais
et
j'ai
j- j'avais cherché à louer quelque chose
mais aucune
aucun endroit a- a- agence me
vous l- louer
à une femme euh
hm hm
non il fallait l'autorisation du mari
ah oui
ah oui à l'époque
puis j'avais pas de compte en banque c'est pareil je
ma mon mon salaire euh
à l'époque ils nous le donnaient encore en
en liquide
et là votre mari était d'accord pour vous travailliez où il fallait
son autorisation ou non
bah ça a été dur au début
mais vous savez il rentrait
de moins en moins souvent la situation
oui vous étiez
finalement hein ça ça c'est dé-
mais il l'a eue plusieu- plusieurs années ça a duré hein
et donc finalement
vous vous avez
bah je me suis mise à travailler
et
pas moyen d'avoir un logement
alors
euh euh à l'Assedic euh
vous savez ça a été les les premières années
où ils versaient les les em- les employeurs
ils versaient le un pour cent
euh hm
pour la reconstruction
hm hm
donc ils avaient
acheté des hm
i- i- i-
i- ils avaient ils ver-
enfin l'Assedic versait
un pour cent
mais elle avait droit dans les r- la reconstruction
de de
priorité pour acheter des appartements
donc euh
je suis allée voir le directeur
puis je lui ai expliqué
et il m'a
il m'a donc
lui
il m'a
donné un appart- enfin à louer un appartement
comme ça je pouvais
je passais pas par une agence euh je passais pas
donc j'ai pris ce logement
je l'ai mais je l'ai pas habité tout de suite
je l'ai eu à peu
près un an
euh
et
puis hm
euh un beau jour ben je je
suis partie on s'est mis d'accord
je suis partie hein
mais donc vous êtes partie vivre seule ?
avec ma fille
parce que les garçons étaient
avec vo- oui
déjà j'en avais
avec votre fille
un le dernier était
était
en hm
en République centre-africaine euh
il faisait son service
euh militaire
les deux autres euh
y en a un qui était
euh
qui était objecteur de conscience et
puis il l'a fait chez les Emmaüs
et bah puis mon fils aîné qui a
euh qui était déjà
qui avait plus besoin de moi il était plus à la maison
et alors ils ont fait quoi comme euh
comme travail par la suite euh vos vos enfants ?
alors mon mon fils aîné
il a été cadre à la GMF
hm
euh mon deuxième fils alors lui celui qui habite en
en
en c- c- en Seine à Melun
je crois
hm d'accord
eh bien
il a fait un tas d- un
tas d- un
tas de boulots il avait vous savez il a
il avait fait les deux ans
au lieu de faire son service militaire il a fait deux ans
aux Emmaüs
donc euh
d'accord
bon puis après il a il a tourné un
peu il
ça a pas été facile
pour lui
ni pour moi parce que
ah il avait dix-huit ans il a fait
un gosse à une fille de quin- de quinze seize ans
ah oui
seize ans
donc il a fallu les marier
ils ont eu une petite fille
et
ah oui
et
puis alors mon troisième fils qui habite par ici
il est rentré euh apprenti chez un géomètre
qui habite par ici d'ailleurs qui est décédé
et
bon ben il a continué son
il a fait son métier de
travailler chez un géomètre pendant
un nombre d'années
pendant longtemps
et puis monsieur c'est monsieur NPERS est décédé
alors après il avait plus de travail
et à l'époque au lieu de se mettre en chômage
euh
on leur on leur offrait une euh ils pouvaient prendre euh
euh le
hm
comment dire
une indemnité
ils ils et on les avait
ah oui
pas le chômage
hm hm hm hm hm
oh il a préféré prendre une indemnité
et puis il s'est mis à
son compte
il a mis il s'est mis
euh
enfin dans la
il vend
il vend des
des portes et des fenêtres
comme ça
d'accord
euh il ça fait v-
plus de vingt ans qu'il y est vingt-cinq ans
et hm
il a commencé il a fait
il a il a fait il avait un petit secteur à faire
et puis bon ben il a fini qu'il a un très très grand secteur
hm hm
et il est monté petit à petit
avec cet argent-là
sa femme travaillait
parce qu'il s'est marié
à l'usine
et ils ils ont ils se sont
bien organisés lui il a été pendant
un an
il faisait même pas
d-
euh
même pas de
sa nourriture à lui hein
hm hm
par payer ses frais de
ah oui
bon c'était des années difficiles
hein mais
hm hm hm
euh
par rapport à maintenant
on pouvait faire
quelque chose on pouvait se débrouiller
c'est ça
hm hm hm
et bah puis ma
et
fille eh ben ma fille euh elle elle euh bon
elle a été au ly- au lycée
et puis après ben elle a cherché à travailler
elle est rentrée euh
à l'Assedic son père l'a l'a fait ren- non
pas à l'Assedic à la Sécu-
son parce que
hm s- euh son son père euh
était chef de personnel à la à la caisse
puis voilà
elle y est et puis elle y est encore elle a cinquante euh
trois ans
et et alors c'est c'est
c'est important pour vous le le métier
qu'ils qu'ils choisissaient ou euh ?
moi je euh oui
ou pas ou vous aviez d'autres
envies enfin vous auriez
euh
euh euh moi j'aurais
euh oui parce que moi j'avais connu une vie très très d-
et alors y autre chose que j- faut que je vous dise
c'est que j'ai toujours fait de la musique
d'ac-
quand j'étais enfant
euh en ville là mon père m'avait inscrite au conservatoire
parce que
c'était très très peu cher
hm hm
donc j'ai
fait un nombre d'années de euh
de conservatoire
et la guerre est arrivée
donc euh
on on
pouvait plus travailler on on
et et et vous faisiez euh quel instrument ?
euh violon et là main- l- après j'ai fait violon et alto
j'ai
fait les deux
ah oui
euh don-
et ça vous avez
vous avez continué tout le temps à
faire de la musique ?
euh non
euh quand
pour l- le temps que j'ai élevé mes enfants
j'ai
pas j'ai j'ai pas continué parce que
dans la famille où j'étais de mon mari ça aurait été
ça aurait été un
quelque chose de euh de honteux
hm hm
mais moi au fond de moi j'aurais aimé que mes enfants
ils aient une autre vie
plus
plus créatrice
plus euh
alors c'était pas possible
et puis m- et c'est vrai parce qu'ils s-
ils sont ni les uns ni les autres
ils ont le goût
ah oui
ma fille un peu de la musique bon elle s'est mis à dans un
à jouer de la de la clarinette dans une euh
à Saint-Jean-le-Blanc là
mais mes garçons tout seuls euh
ni la peinture ni la musique et
et moi ça aurait été
mon rêve et
alors que pour vous
pour vous c'est
c'est important ?
oui très
ah ah oui
oui
ah oui parce que même maintenant
je j'ai fait de la musique bon j'ai
j'ai repris
euh quand mes enfants ils ont ils avaient plus enfin plus besoin de moi
je me suis trouvée à la retraite bon j'ai euh j'ai
f-
je faisais partie de l'orchestre
l'orchestre symphonique euh
euh qui s'appelle euh les Violons d'Ingres
c'était de l'orch- un orchestre
classique hein
hm hm hm
et puis j'ai
j'y s- j'y suis allée
jusqu'à
presque quatre-vingt ans
mais j'ai abandonné j'ai arrêté parce que
j'avais perdu euh hm
euh hm hm j- j-
je
je baissais en niveau j'arrivais plus du tout
j'av- je pouvais plus travailler enfin
vous savez quand on commence à baiss-
on plafonne puis après on baisse hein
et puis dans l'orchestre où j'étais on était soixante
et
moi j'étais là à l'origine de la création de cet orchestre
donc on avait une certaine euh
ambiance une ma-
certaine mentalité
et au fur et à mesure
pendant vingt ans
euh les personnes hein qui sont parties d'autres qui ont décédé
ça a été remplacé au fur et à mesure par des
par des jeunes
qui sortaient souvent du conservatoire donc qui
hm hm
puis nous bah
on on était on n'avait pas de euh
bon notre niveau il baissait plutôt que de monter
bon ça allait plus quand on est vieux faut
bah puis on faisait des concerts à l'extérieur
donc euh euh
des fois on partait le matin quatre heures euh
on rentrait la nuit d'après euh
c'ét- c'était dur hein
quand on va faire des
ah oui
concerts euh
puis d- pas toujours dans des conditions
c'était plus de mon âge
et et v- et vous pensez qu'y a un lien entre votre
je veux dire votre côté militante
et
et et la musique la
création comme ça votre goût pour euh ?
euh oui oui ah oui oui
ah oui de toute façon oui
je oui oui je
moi je pense hein
c'est un
c'est-à-dire ça
c'est la liberté d'esprit qui vous donne euh
le le
c'est cela
on a un sens de la liberté qui est
qu'on avait qu'on a pas
même euh
les gens qui sont autour de moi qui
qui font ni peinture ni musique
c'est déjà
t- il leur manque je moi j'ai l'impression qu'il leur manque quelque chose
il leur manque de de s'ouvrir à autre chose
on peut très bien être euh
très grand mathématicien
puis aimer ch-
de la musique hein
ah oui oui
ça
et alors là vous avez l'impression que
c'est des choses qui ont évolué dans dans la société par exemple qu'on est moins
moins ouvert moins créatif maintenant
bah
moi je pense que non
je pense que
euh ça euh
euh ça évolue dans un autre sens
euh euh c-
les jeunes enfin les gens plus jeunes maitenant ont
ont moi je trouve qu'ils font autant de musique et euh tout mais
euh c'est plus la même euh enfin
hm hm
c'est plus le même pratique hein c'est
OK
alors
a- parce que
a- a- av- avant qu'on euh qu'on qu'on parte vers euh les activités euh
artistiques euh comme ça
vous me disiez que vous étiez
partie euh habiter avec votre fille
euh
là vous avez déménagé
oui
j'ai eu un logement
oui
logement
et vous êtes restée euh longtemps dans ce logement ?
euh oui je suis restée six sept ans
et puis après bon ben
je me suis trouvée à la retraite parce que c'est
oh oui je suis restée plus de sept ans
et
bon ben je suis partie vivre un peu
à Saint-Benoît-sur-Loire
hm
parce que
je voulais aller vivre un peu à à la
à la campagne non
j'y allais déjà avant de
prendre ma retraite
parce que le matin j'allais
en vi- à Orléans
travailler je rentrais le soir
et puis finalement c'était pas un bon choix
parce que euh
valait mieux euh à la
c'est pas franchement la campagne mais enfin
j'étais pas
je suis une fille de ville hein ça y a pas
et alors ça
une fille de ville
euh ça veut ça veut dire quoi ça veut dire
que vous avez besoin de de de
ben j- n-
moi je j'aime la ville j'aime euh
les gens j'aime euh
la
hm hm
je préfère ça hein
et dans dans la ville c'est les les les magasins
plutôt
n- non
oh n- n- n-
non moi je pense que c'est
par exemple euh
j'aimais assez les c- aller au café
prendre euh
des une consommation euh
j'avais c-
enfin c'est
pas le les magasins
on a enfin j'a- j'avais mes habitudes
mais c'est tout
hein c'est
hm hm
ou les euh
les cinémas le
théâtre euh non ça vous avez
ah oui bah oui naturellement
cinéma le
théâtre hein
beaucoup
c-
d'ailleurs à une certaine époque euh
euh ils avaient recruté c'est c'est avant la guerre ça
j'avais pas vingt ans c'est
euh
ils avaient au théâtre ils recrutaient des musiciens pour
faire un peu de figuration
alors j'avais au théâtre d'Orléans
j'avais fait un
peu de figuration
bah oui
d'ailleurs j'ai gardé
j'ai gardé des relations avec une personne
qui avait fait du
hm de la figuration un jour
et
on se rencontre des fois à Orléans hein s-
et on est tout content de se revoir
et pourtant on n'a pas vécu dans le même milieu de rien du tout alors c'est en-
donc vous avez été beaucoup au au théâtre à Orléans ou
bah ah vous savez euh y
y a aussi
que j- du fait que j'avais m-
enfin le temps que j'avais mes enfants à la maison
euh on avait pas trop d'argent
hein
hm hm hm
bah puis pas de moyen de transport
et pas de moyen de transport hein
moi j'allais
travailler à Orléans à vélo
de Fleury
ah oui
parce que l'Assedic était à Orléans
hm
et
alors on on peut pas on
on est moins libre
hein hm
bah bien sûr
après vous avez donc euh
euh à la retraite vous êtes euh partie quelques années
et après vous êtes revenue à Orléans
dans ce logement-ci
oui
ici non
n-
ah non non
non
oh non y a
oh non
non
j'ai emmené en ville j'ai trouvé un logement euh
dans la rue du Boeuf Saint-Paterne
et
j'y suis restée neuf ans
et y a eu un divorce le propriétaire il a
et ça a été
c'est rentré dans la ce que j'appelle
la corbeille de dis- divorce à la femme
et la femme elle a è-
elle a pas poursuivi la location
alors je suis partie
ah ça pour déménager je déménage
je suis partie euh
euh par en face l'hôpital de la Madeleine euh y a une résidence qui s'appelle
la résidence du square des Carmes
elle elle est pas en bordure de euh de euh
et alors è- elle c'ét-
c'était en c'était en deux mille
elle était euh hm
en construction
et j'avais une personne que je connaissais
qui achetait un appartement là
puis elle m'a dit vous devriez essayer d'en a- d'en louer un
puis j'en ai loué un je suis restée
je suis restée n- neuf ans
et puis y a deux ans ben la folie m'a pris de
de déménager
ah oui
parce que rue Porte Madeleine euh j-
rue des Carmes et tout ça
je s- hm j'étais pas à l'aise hein
la nature me manquait euh les hm
et donc euh ici vous vous y sentez euh
oh ben ici c'est
hm
je voulais pas aller en maison de retraite donc il
fallait
quand j'ai vu que les années les années avançaient
je me suis dit faut que je me trouve une euh
un endroit où je me plaise et puis
parce que là-bas
rue Porte Madeleine
à l'intérieur c'est
c'est
enfin y a quelques c'est un petit espace vert
euh
le l'i- l'immeuble il est en
en
en U
comme ça
et on voit pas la rue on voit on voit que le
le petit espace vert et
et je commençais à m'ennuyer hein le
et alors
euh ju- justement qu- quelles sont vos occupations ici euh
de
ici
oui
ah ben ici ben
je m'occupe de moi
non non
euh euh je fais de la peinture
vous faites de la peinture beaucoup de peinture ?
euh
ben je
peins je peins toute la journée oui
je vais j'ai fré- je fréquente un atelier de peinture
donc vous faites quoi peinture à l'huile
ou
ben vous avez ça derrière
oui oui je l'ai vu c'est
c'est de l'acrylique
beau c'est c'est de l'acry- c'est de l'acrylique ?
l'acrylique oui oui
tout tout ce qui est ici c'est vous ?
ah bah oui c'est Mona
c'est Lisa
ah oui donc vous avez euh
vous vous avez une très bonne
technique euh aussi
alors à quatre-vingt ans
quand j'ai laissé la musique
je me suis dit
oh là là il faut que je
je vais me couper du monde j'avais
peur hein
donc je me suis dit je vais me mettre à faire de la peinture
j'avais y avait un atelier de
d'aquarelle euh
fau- à l'entrée du faubourg Madeleine
j'y suis allée j'y suis allée pendant quatre ans
et puis l'aquarelle ça me
ça me plaisait pas du tout je faisais r-
hm
puis je me s- je pouvais pas me mettre à l'huile
parce que j'ai
j'ai été opérée d'un poumon
et
tout ce qui est
émanation d'huile et tout ça
ah oui
je je peux pas le le tabac tout ça je peux pas le
d'ailleurs vous voyez bien j'ai la voix complètement cassée
et alors je me suis mise à l'acrylique
parce que c'est de la peinture à l'eau
hm hm hm
puis voilà j'ai fait
donc c'est ce que vous faites euh
beaucoup
de
bah c'est je fais que ça
euh le
mais euh j'en fait pas euh
un hm
comment je vais vous dire
des fois j'aimais bien en faire pendant quatre heures
mais en général j'en fais une heure ou deux
c'est ma di-
c'est ma distraction hein c'est
hm hm
c-
et vous
vous faites des des expositions euh en-
bah c'est-à-dire que tout là celle-ci
là j'avais eu
pour le euh
euh euh là c'était un ref- dans les reflets
on avait comme thème on avait la v- euh
euh la ville
et moi j'ai pris une euh
vous voyez des une rue des pavés et
puis
euh c'est des monuments
qui reflètent
hm hm hm
alors là j'ai eu le l'encouragement du du jury
pour ça
ah bah c'est euh
j'avoue que moi je suis pas un expert mais je trouve que
celui-là est
est est
particulièrement beau oui
ben je pense que c'était le
l'idée originale
qui qui les avait
l'idée
la composition euh
oui
alors ça c'est
hm de hm une composition personnelle
tandis que
là c'est une carte postale que j'avais
trouvé
que vous avez reproduite
que j'ai reproduite
alors ça
c'est une euh
une affiche euh que
qui est apparue
sur Télérama
c'était un affiche
pour annoncer
un
un film algérien
ah
alors ça m'avait plu j'ai fait le
et puis les vases alors ça c'est ma
c'est euh
mon côté euh
créatrice
qui sont pas finis d'ailleurs
parce que
j'ai
là je voudrais mettre euh
le dernier je voudrais mettre des paillettes d'or
col- coller des petites paillettes
pour que ça a-
ah oui
ouais
qu'on puisse
et puis voilà
et
et en en j'allais dire en tant que
que spectatrice euh vous aimez bien quel
type de de de peintre euh sinon vous
vous avez fait des des expositions des fois où y a des
peintres euh
ah ah
célèbres euh
qui vous ont marqué plus que d'autres
ou ce qui vous intéresse vous c'est de créer
vos
ah non non non
je pense que j'ai
ça me plaît j'ai envie et puis
c'est un sujet que je choisis euh
euh je je ne s-
euh je enfin j- j'aurais quand même
plus vers les impressionnistes ou euh
euh enfin c-
sain- s-
mieux que la la peinture euh
euh trop classique euh c'est
d'ailleurs je saurais pas faire
je c'est parce que je sais pas dessiner
donc j- mon problème il est là
puis je pourrais pas
puis maintenant je tremble
ah
alors euh je là j'avais essayé de faire un petit
parce que j'ai des arrières petits-enfants
quand ils viennent au monde je leur fait des petits tableaux
et hm là j'ai essayé d'en faire un mais
j'arrive bi-
le le nez la bouche tout ça je
je tremble de trop j'ai j'ai trop de difficultés
ça ça me
ça c- quand je m'en suis aperçue ça m'a
foutu le cafard
hein
ah oui
c'est je me suis dit j'ai plus que ça
et et que je vais être euh
hm
j'ai laissé ma voiture je conduis plus depuis un nombre d'années
enfin depuis trois ans
euh
bon la l-
comment je vais vous dire hm
euh je je voyage plus
hm hm
j'avais une petite euh une un petit a- d'ailleurs madame NPERS elle elle elle y est venue
j'avais acheté un terrain et puis j'avais fait mettre un petit
abri de week-end en bord de la mer
et je l'ai eu vingt-sept ans
et là j'étais obligée de le vendre parce que
d'abord il avait pas une valeur
et en plus de ça la toiture commence à s'abîmer
et les deux dernières années on a était cambriolé
ah oui
donc euh moi j'avais plus les moyens c'était à quatre cents kilomètres
d'ici
hm hm
j'avais plus les moyens ni la la
poss- la force
d'y d'y aller
puis je voulais pas engager la
des frais euh bon donc j'étais obligée de m'en défaire
donc je vais je vais plus en vacances
je voyage
plus
oui
donc la peinture c'est important
de de
de pouvoir faire encore bien sûr
exactement la peinture et
puis ici ça va
parce que y a des espaces verts
autour de
hm hm
je peux
facilement me déplacer avec le tram et
oui oui c'est vrai qu'y a la
c'est une autre
vie nous les personnes âgées c'est une autre vie
pour nous hein
hm
hm bien sûr oui oui
et
et euh la t-
la télévision la radio
euh vous vous
alors la télé-
je la regarde le soir
j'en j'ai une télé- là puis une télé- j'ai deux télé-
dans m- dans le placard
et une dans ma chambre
pas très grande
euh je suis pas une mordue
de télé-
le s- je ne sais pas dîner
toute seule
déjeuner ça va
mais dîner
faut que je dîne là devant ma télé-
mais ce qu'y a c'est que je
j'ai acheté des ordinateurs donc euh je me
je vais beaucoup chez
bon j'ai acheté mon premier ordinateur y a dix ans
ah oui alors ça ç- j'a- j'avoue
que euh
pour pour tout vous oui
pour tout vous avouer j'étais assez surpris euh
euh quand madame NPERS m'a m'a
donné vos coordonnées elle m'avait donné votre numéro de téléphone
et votre adresse internet
hm
et
euh donc là je vois qu' y a un y a un ordinateur donc
vous ça
ah ben j'en ai un
là celui-ci c'est une un portable
que j'ai eu pendant sept ans
puisque j'étais obligée de changer la
la batterie là parce qu'elle avait fait sept ans
je je suis sur Mac hein
parce que
d'accord
et puis j'ai acheté un iMac euh
qui est dans qui est là je vous le ferai voir si vous voulez
ah oui donc euh là
avec un écran
un écran assez grand
et là l'ordinateur c'est
ah c'est important pour moi j-
c- c'est important
c'est important dans le sens où
bon
y a les mails y a
je me suis mise sur Skype euh pour
que on
on puisse un peu
faire euh
enfin de la
de la vidéo
et hm
mais c'est surtout sur un
sur le web hein sur internet
c'est ma vie
ah oui
c'est comme si j'avais quelqu'un
euh une idée n'importe quoi je
j'ai quelque chose en face moi qui répond
hm hm
là je j'avais planté de la verveine hein dans mon
ce matin
je me suis dit tiens mais qu'est-ce que je pourrais faire avec cette verveine ?
bon
ben je suis allée voir sur l'ordinateur
ce qu'on fait avec de la verveine
euh ça et
puis bah j'ai fait ma déclaration de revenus y a pas longtemps y a deux jours
sur euh sur ordinateur
mais et mais le reste euh
ça m'intéresse pas trop sur l'ordinateur
d'abord je suis je fais pas de photos
très peu j'en fais mais pas
donc euh ceux qui font de la photo
ils ont besoin d'un logiciel de retouche
euh
mais moi je suis pas une mordue de photos
mais moi je crois que je sais pas très bien les faire
mais qu'est-ce que je fais encore sur l'ordinateur j'en sais rien
oui oui beaucoup de choses quoi
bah euh tout
la la la peinture ou
là j'achète un magazine y a
euh un un un la moindre euh le moindre euh
euh site à à
à voir
hein
je me suis
par exemple
je me suis
f-
pardon je me suis inscite sur Facebook
ah oui non mais vous êtes
vous
non mais faudra que je vous dise
pouquoi je l'ai fait
vous avez une vie euh
avec l'ordinateur qui
bah c'est-à-dire que
depuis dix ans que j'ai dé- c'est mon troisième ordinateur
là que j'ai acheté
euh en dix ans de temps je me suis familiarisée quand même hein oui
oh oui mais c-
et j'avais
c'est pas tout le monde hein
j'avais perdu de vue un de mes petits-fils
qui est qui s'était pas entendu avec son père et
qui avait un petit peu pris la tangente
puis j'avais pas de nouvelles depuis un certain temps
et j'ai un autre de mes petits-fils alors
que c'est le fils de de mon fils qui habite ici
qui me dit mais tu sais euh
euh
j'ai eu des nouvelles de Jérémie
j'ai vu sur Face- Facebook euh
et j'ai j'ai des contacts avec
alors je dis bah tu sais pas je vais
moi j'aurais bien voulu
ce gamin enfin qui a qui a trente ans maintenant
j'aurais bien voulu quand même c'est des gosses que j'ai bien aimé mais
les parents étaient tellement
enfin je peux pas dire le gros mot tellement bêtes ils
ils ont rien f- f-
fait
pour protéger leurs leurs mômes
et puis alors j'ai j'ai en effet j'ai vu qu'il était
j'ai envoyé un
un mail
et je lui je lui deman- je lui demandais si
si c'était
s'il s'appelait euh
tel nom
et s'il était le cousin de Florent NPERS
et
puis j'ai signé euh mon n- nom alors
et puis oh
deux heures après j'avais eu une
réponse
ah oui
ça a dû vous faire plaisir ça
oui
ah j'étais
folle de joie hein
ah oui oui
et
puis bon ben depuis on on on s'est mis sur Facebook
mais je m'en sers pas beaucoup de Facebook hein
et puis bon ils ont eu une petite fille enfin ils sont venus
ils habitent pas dans le ici ils habitent euh
à Troyes
ils sont ils sont venus ici déjeuner enfin je les vois hein
ah oui donc c'est
et ça c'est grâce à internet
et j'ai retrouvé ah ah oui
hm
parce que j'en parlais à son père enfin
c'est
mon deuxième fils
qui est
à à Melun
mais et
et il il voulait pas et
et ils étaient fâchés avec ses
avec il me donnait pas de nouvelles je sais pas ce qu'il devient et puis
moi je savais pas hein
hm hm hm
c'est
c- c'est pas facile hein
ah oui non mais donc vous utilisez beaucoup l'ordinateur
euh pour pour
euh oui
tout comme ça
oui y a
pour les informations aussi
par exemple
ou
je suis vous savez
je suis radio
hm
d'abord
que c'est
toute la journée je préfère écouter la radio
alors vous écoutez quoi à la radio ?
quelle é-
quel chaîne ?
oh
euh
euh ou euh France Culture j'ai des a- j'ai des
j'ai des plages de France Culture
parce que tout est hm
là
hm
enfin les
trucs où j'ai du mal à
à comprendre
et puis France Inter enfin
je me je je ces deux je ces deux-là
hm hm
eh ben
puis la la télé- je regarde euh Arte souvent hein
et l- et pour des informations euh locales
par exemple sur la ville ou
pour justement des des horaires ou des informations
pratiques
bah é-
écoutez on
on a oui
là je regarde Orléans
City en euh
voilà voilà c'est
c'est par internet
la Rép-
aussi euh enfin
hm
je suis pas très très journaux non plus hein
je peux pas tout tout acheter tout
faire hein je peux pas
ça vous fait rire
non bien sûr
c- bah oui oui parce que je trouve que vous êtes d'une
eh ben et
très grande vitalité quand même c'est
eh ben encore oui
mais ça baisse hein
oh bah
hm
j'ai des problèmes de santé importants et
et et
jusqu'à là encore un an hein ça allait mais
mais je vois les quatre-vingt-dix arriver ça ça me fait peur
et alors pen- pendant pen- pendant ces ces années vous donc vous avez
presque toujours été à Orléans ou pas loin
vous avez
ah non j'ai t-
oui toujours Orléans ou dans la banlieue oui oui oui
vous
vous trouvez que la ville a hm
beaucoup changé ou
comment qu-
ah oui
oh bah oui c'est pas comparable
c'était une ville de province mais c'était
euh d'abord elle a c'était une ville
assez bourgeoise
et puis bon ben ça a changé hein ça a euh
on s'y
reconnait plus
d'ailleurs
oui
mais moi j'ai pas de plaisir
oh p- j'ai j'ai
j'y suis née j'y ai toujours vécu
et maintenant j'ai pas de plaisir à aller dans le
dans le centre-ville je suis plus à l'aise non
ah oui non c'est pas
ouais
vous vous sentez pas attachée à la ville euh du
tout non
ah non celle de maintenant non
vous
non
non non
non non
vous avez pas une identité d'Orléanaise euh
vous sentez
c'est pas une ville importante
enfin ze- le le le le le
euh de celle maintenant
maintenant non
ah non non
ah non non
ah non
non
mais alors c'est qué-
c- la différence c'est quoi ?
ah comment vous expliquer ça
j'en sais rien
c- ouais
euh
enfin euh
c'est la ville qui a beaucoup changé
on on avait
oui
on a on euh euh avec ça malgré
malgré que je venais d'un d'un
d'un d'une famille très
très pauvre
euh on avait ce qu'on appelle un petit vernis vous savez
cette euh
cette ville euh
bourgeoise
elle inf-
elle nous do- enfin
elle elle ça on était influen- par euh
leur manière de vivre et tout ça
bon bah je crois que puis peut-être que je
mais non je me reconnais pas
même dans la population de maintenant je me reconnais pas
oui
oh
on dit on dit par exemple que les
moi j'ai souvent entendu que les Orléanais étaient assez froids fermés
oui
on nous ap- on nous appelait les
vous vous trouvez
guépins
oui alors on ap-
oui oui oui
les guépins
ça oui
ça c'est c'est ce que je vous dis ça faisait partie de cette bourgeoisie
euh
hm hm hm hm
euh oui
mais m- moi j'ai jamais c'est curieux j'ai jamais été comme ça hein
je
ben faut que je parle il faut que je fasse il faut que je j-
je
et
et vous trouvez qu' y a justement une euh
par contre u- une façon de parler euh
propre aux Orléanais ou des des mots qui qui
qui sont utilisés que par les Orléanais ?
vous
dans la rue
hm
quand vous entendez quelqu'un vous
vous pouvez me dire s'il est Orléanais ou pas
non je pen- non non non
non y a pas d'accent de
non non non non non
non non
non
ce que j'aime ce que j'aime pas dans la
même la main- ah les gens de ma génération
puis les puis plus jeunes
c'est
euh
enfin comment que je
c'est
pas ce racisme j'ai j'ai
je trouve
pas le mot
mais
y a pas de fraternité en- entre les uns et les autres hein
même dans la maison ici hein
ah oui
quoiqu'il faut pas que je me pleigne
parce que
y a des personnes âgées donc euh
y a des des dames toutes seules
et le jour que je
que j'ai emménagé
les déménageurs
étaient encore là d'ailleurs
y a une voisine qui est venue
proposer dire
euh
si on n- enfin comment elle m'a dit
euh
vous permettez je vous inviterai vous viendrez
pas prendre le thé enfin
elle a
elle a fait une ouverture
hm hm
puis après elle en avait invité d'autres
dames du coin
finalement que j'ai gardé
ce petit noyau on est cinq femmes
on ne euh
ben on va pas les unes chez les autres p- enfin
f- si mais pas facilement
et puis
je joue pas au scrabble et elles elles jouent au scrabble
alors
le t-
c'est pour je sais pas mais c'est que je veux pas
pour moi ça m'intéresse
pas j-
bah oui je vois bien
alors je suis obligée de
hm
de faire avec hein des fois j-
j'échappe pas à la partie de scrabble
il vous faut des loisirs plus
plus jeunes plus
plus dynamiques plus créatifs euh
bah euh euh je si-
hm j'aime assez ce qui est créatif hein
ça c'est sûr
vous avez bien raison
je sais pas si j'ai raison mais je suis comme ça hein
oui oui oui
ben oui
là
bah je fais pousser des
des légumes sur mon balcon là
j'avais des salades je les ai mangées il faut
faut que je
fasse quelque chose je sais pas quoi qui
q-
qui vive euh
c'est ça je
et et alors vous avez l'impression qu-
y a
quand vous étiez euh en- enfant euh dans le centre-ville d'Orléans y avait plus
de euh
contacts plus de
fraternité
entre guillemets à cette époque-là ?
ah bah nous nous
nous dans le quartier où on habitait c'était le quartier des Halles
donc c'était un quartier
pauvre c'était que des gens des ouvriers tout ça
et j'ai gardé
euh à l'époque euh
vous êtes vous avez vous êtes vous êtes du coin non ?
moi je suis né à Orléans
euh vous con- vous z- vous vous rappelez peut-être
de je sais pas si vous les avez connus
les anciennes halles qui étaient
tout en fer
et qui étaient voilà
oui oui oui oui
et donc j'habitais tout près
et avec euh
les gosses du quartier on jouait là-dedans donc on
on a on était très hm
tout b- euh de les enfants des rues autour y avait une espèce de
euh c'est enfin
on avait gar- on avait ça
où on n- on on
euh on on avait une voisine bon si
euh
qui vous appelait j'ai fait de la soupe euh vous viendrez manger une assiette
c'était c'était
même ma mère c'est pareil
euh y avait autre chose hein
hm hm
y avait une solidarité euh
qu' y a plus maintenant
hm hm
peut-être parce qu'on a les moyens maintenant de euh
je sais pas mais en vous entendant
parler on a plutôt envie de
de retrouver cette euh
cette époque de solidarité oui
qui é- qui était
m- moi ça me manque beaucoup maintenant
j'en parle pas parce que euh
on dit que je radote
non mais c'est important
c'est quand même c-
ce qui fait que le monde va mal actuellement quand même
non on a un peu l'impression que le monde
entier nous
bah je comprends pas
hein ça je vous affirme
je peux pas être raciste euh je peux pas v-
n'importe quoi je comprends pas
je comprends pas
je comprends pas les gens qui
qui
là je vois
euh euh
y a une
une roseraie là
derrière hein
oui
tous les soirs quand il fait bon j'y vais une demi-heure à peu près
pour prendre l'air un peu
eh ben ils ont
tout refait tout nettoyé tout abattre des arbres c'était beau
eh ben
j'y suis allée
le lendemain y avait déjà saccagé y a déjà des ordures
y avait
ah oui
euh y a c'est ça qui me me blesse
c'est ce manque de respect des autres
ou du travail des autres
hm hm
moi j'ai une femme de ménage je vous jure que
elle elle elle me dit mais
vous êtes une patronne extraordinaire
parce que j'aurais s-
j'ai travaillé
et je
respecte le travail
hm hm
des autres que vous f-
que ce soit n'importe lequel
hein
hm hm
donc euh j- hm
je rentre pas tout à fait dans la catégorie des
des gens qui ont
qui ont réussi
bon ben puis
bon ben maintenant je v- je vis pas mal parce que
mon mari il avait j- euh malgré tout
on a
il est mort ça faisait s- vingt-cinq ans qu'on était plus ensemble
et il a jamais voulu divorcer
et il est mort euh
euh enfin il il avait soixante-douze ans
donc euh j'ai eu droit à la pension de reversion
et c'est ce qui m'a permis
de de bien vivre
hm hm
sinon avec euh ce que j'avais travaillé
j'aurais eu une
toute petite euh
une petite pension
ah oui oui
ah oui
les femmes vous savez on on
à l'époque c'était pas obligatoire et puis
puis on avait jamais travaillé
qu'est-ce que vous voulez on
oui oui
travaillait pas hein
hm hm
mais c'était
c'était terrible
c'était le point positif
du mariage la la la la protection
la protection sociale de
de la femme
bah c'est-à-dire que moi
j'ai eu la chan- enfin la chance
oui parce que mon mari a pas voulu divorcer
ben malgré tout j'aurais quand même eu droit à une
part parce qu'on a vécu vingt-trois ans
ensemble hein
oui vous avez pas
enfin euh c'est
euh c'est une chose que je lui dois quand même euh
grâce à lui je vis qaund même euh
confortable- enfin confortablement
agréablement hein
oui
et alors je veux
je veux poser u-
une question vous parliez des des
des gens dans le quartier euh
euh l'évolution du quartier et caetera
euh
par exemple
vous hm
vous entendez euh
beaucoup de langues différentes
dans Orléans ou dans le quartier même maintenant
est-ce qu'on vous a
oh bah là là nous ce
que entend comme
euh là y a beaucoup beaucoup de euh de comité de population noire
donc on entend beaucoup de
euh surtout ça
hm hm hm
euh je euh au niveau des hm
des arabes enfin tout ça
pas trop hein parce que
les gens qui s- doivent ils sont là ils doivent être là depuis longtemps euh
parlent français
et depuis quelques temps
euh je vois j- euh y a un supermarché à côté
chez Carrefour là
oui
eh bien y a
des hm
des langages de
de de de gens de l'Europe de l'est euh de hm des
on reconnaît hein le
hm hm hm
en plus de ça moi j'ai une belle-fille qui est roumaine
ah oui
mon fils il a
il s'est marié avec une roumaine y a
trois quatre ans quatre ans
une dame euh
enfin
elle a des qualités parce qu'elle est venue en France elle avait
trente euh
trente-cinq ans
pour faire des études
à l'université
hm hm hm hm
donc elle est elle a
donc c'est grâce à mon à mon fils qui l'avait connue
par une autre euh par une autre famille
et elle est venue faire des études je crois que c'était la dernière année qu'elle veut
son âge
puis son inscription à l'université
donc elle a pu venir un an en France euh
faire ses études
et et bon elle a été obligée de repartir
mais elle a refait un dossier elle est revenue encore un an
et puis bon elle s'est mariée avec mon fils
qu'à
à soixante ans il s'est marié avec une femme qui a
une quarantaine quaran quarante-cinq ans
et puis
et c'est un c'est fou ce que cette fille
l- le enfin l- l'ouvert- enfin de l'intelligence qu'elle a
elle euh
elle a eu toute
elle a fini son université je sais pas quel diplôme
ils ont à la fin
euh hm
et
elle est elle est s-
elle est syndic-
comment que ça s'appelle euh
et là euh
syndic- oui
bon elle travaillait chez un syndic- et là elle est en
en train de chercher à s'associer avec euh
ouvrir euh
hm hm
une étude de syndic- oui
une étude hm hm
elle en en a les diplômes
pour
hm hm
hm
donc elle elle elle s'en est bien sortie enfin
c'est vrai
bah oui
et donc
bon
je
puis elle parle
elle parle le français bah elle s-
quatre langues
ah oui
vous avez l'impression que que
le le le français a a
a évolué là depuis euh
depuis votre enfance euh justement euh
on on parle différemment français maintenant
qu'avant ouais ?
oh oui parce que nous
on avait un un
un un un parler euh
euh enfin hm
comment euh on appelait un c-
ce qu'on apprenait à l'école c'était
quand même
hm
beaucoup plus beaucoup plus classique
beaucoup plus
beaucoup plus classique
maintenant c'est plus f-
mais même nous on a on a
un autre euh un autre langage hein
les premiers gros mots qu'on a euh
donné ou qu'on a dit bon y a quoi u- dix quinze ans
mais avant on aurait jamais dit des des choses que
c'est vrai que
ah oui ouais ouais
et alors vous trouvez que c'est plutôt euh
mieux ou moins bien
bah euh je trouve
euh
moi je trouve que c'est bien parce que enfin
dans un sens parce que
euh ça ça ç-
les gens euh comment je vais vous dire
euh c-
ça sort d'eux-mêmes hein les
la le le langage hein ils sont pas
on les coince pas dans dans le
mais je trouve que j'aime pas trop la vulgarité
ça ça me gêne un peu
et d'un autre côté l- ce langage des jeunes euh là euh
je trouve que c'est bien
mais j'aime pas du tout à partir du moment où ça devient
ou v- ou ou vulgaire ou agressif euh
je le comprends mal
voilà si c'est créatif ça vous va mais si c'est vulgaire ou agressif
ça ça va p-
ah ah non
c'est pas c'est pas mon genre
oui
je suis un peu coincée aussi
non
et j- je vais vous poser une dernière question parce que je euh
je me rends compte que j'en aurais encore beaucoup sinon je
j'aurais envie d- non mais c'est vrai de de
de vous entendre raconter en- en- en- encore beaucoup de choses mais
vous m'avez dit que j'essayais d'en euh
rester dans un créneau d'une heure alors une heure c'est pas beaucoup
pour euh
ah non
bah puis ça me s- je crois que ça me suffit aussi hein
pour pour poné- c'est vrai
mais juste euh
euh hm vous vous
vous avez l'impression
que la la ville d'Orléans va
va se transformer encore vous vous imaginez euh
la ville un peu comment par la suite
oh oh ben oui elle va devenir une ville
avant elle était typique
c'était quand même une euh
je vous ai dit une ville bourgeoise
avec euh
et puis ben maintenant elle devient une ville comme les autres hein
avec euh
hm
d'ailleurs euh
ici tout ça
moi j'ai connu euh
tout ça c'était que des des horticulteurs c'était
euh tous ces quartiers-là existaient pas hein
euh de
hm hm
d'accord
très bien
c'est c'est dommage hein
enfin c'est d- oui et non
euh non j'exagère
et maintenant ça s'étend ça s'étend et puis ça devient euh
bah puis les
les populations qui arrivent elles arrivent avec leurs euh hm
leurs manières de vivre
aussi donc euh c'est
hm hm hm hm hm hm
plus les nôtres
donc euh
mais moi j- t- j- ça me gêne pas ça
euh euh ce ce ce qui me gêne c'est
c'est
quand on me méprise ou quand on m'agresse ou quand parce qu'on
les petits vieux on les aime pas beaucoup hein
on n'est pas toujours gentil avec eux
pourtant
on on on devrait hein
quand on vous entend avec toute euh
toute cette
sagesse
m- mais
même
mais même euh mes mes petits enfants ça va encore
mais les arrières petits enfants là
vous savez la
la grand-mère ils s'en
euh
bon ben si les parents ils l'amènent pour dire bonjour à mamie mais
vous savez c'est une corvée pour eux hein
oh peut-être
j-
pas hein
peux pas oh non je peux
pas on peut pas parler avec
les enfants
oui
non non
c'est
les petits les nouveaux non
non
ils sont
on le
en tout c- en tout cas moi j'ai été ravi
on l- on le regrette
de parler avec vous
tous même les personnes euh
que je connais
de ah oui
ah oui
on regrette euh
hm
cette euh
euh
peut-être que la famille était pesante dans le temps
hm hm
mais là
plus de famille
maintenant c'est c'est
oui
pas agréable
bon
bah écoutez non je vous r- je vous remercie vraiment beaucoup
je vais pas vous fatiguer euh
plus euh
oui parce que là je commence à
oui oui bien sûr
je vais vous retirer
ouais
euh le micro pardon je retire juste le micro