bon alors euh si on commençait enfin la toute première question je voudrais savoir euh depuis combien de temps vous êtes à Orléans ?
ben c'est depuis soixante-deux
hm hm
février
soixante-deux
février
soixante-deux
hm hm
hm
et enfin qu'est-ce qui vous a amenés à venir à Orléans ?
eh bien
ah ah hm hm
c'est un petit peu je sais
pas moi
tout d'abord on a
on était quand on s'est mariés on était à la ferme
ah bon ?
on était cultivateurs
on a exploité
euh en commun avec les beaux-parents
hm hm
la ferme
et puis
pendant trois ans
et suite à ça on a envisagé de prendre un commerce en gérance
ah oui
qu'on a tenu pendant six ans
mais ce commerce ne faisant plus suffisamment de chiffre d'affaire c'était dans un petit pays
hm
alors la société
l'a
fermé
oui vraiment
la la Bretagne n'étant pas
hm
tellement développée à
le commerce a été aboli
ce moment-là encore
aboli alors euh
on nous a prévenu au mois de février
maintenant ça va mieux ça va beaucoup mieux
mais enfin point de vue commerce
fallait quitter
c'est un peu comme ici
ah bon ?
hm
hm hm
mais
les petits commerces tendent à disparaître quoi
ah bon ici aussi même en ville ?
ah oui
ah oui ah oui ah les grandes surfaces euh
ah oui ah oui hein
il se fait de grands supermarchés tout de même
ah bon ?
qui abolissent énormément d'autres commerces hein
les grandes surfaces eh bien nous
sinon que j'ai mon travail à l'extérieur là ben on serait incapable de vivre avec le commerce qu'on a
ah bon ?
non
non c'est pas possible mais moi je
je travaille à l'extérieur alors évidemment j'apporte un salaire quand même euh
qui permet de
d'arriver quoi
à vivre
oui hm
oui alors euh pour en continuer à qu'on est venu à Orléans et dans les six années qu'on a tenu euh cette gérance
on s'est bien défendu enfin on a bien fait de pas trop mauvaises affaires
hm hm
on avait acheté un terrain à Orléans
nous avons construit à Orléans
et notre maison s'est trouvée finie au mois de février
et on est venu habiter au mois de février dans cette maison
mais moi n'ayant pas de spécialité
puis et un petit salaire évidemment
on a constaté que on commençait à
manger les à
on commençait à
oui on peut dire manger les économies et
euh enfin
hm
donc euh
oui ça allait pas
euh ça allait
non
pas euh ça ne pouvait pas continuer comme ça
ah oui
alors on a envisagé de racheter ce commerce-là
ah bon ?
oui hm
c'est quel genre de commerce ?
alors alimentation
générale
oh mais oui
ah bon ?
oh oui
oui hm
oui hm
hm
et c'est à vous c'est entièrement à vous ce
commerce ?
ah oui
oui oui ça c'est à nous on a acheté le fond
oui
et puis les marchandises tout ça et on
c'est en notre possession
hm
enfin tout à l'heure vous
parliez
et
des supermarchés est-ce que ça pose un problème ?
ah oui
de ce côté-ci ?
ah oui ah oui ah oui
ah oui hein
ah oui
hm
et alors justement
que ici
très
très grave
euh on a très bien
travaillé ça nous a d'ailleurs permis de d'acheter une autre maison depuis
que on s'en sert maintenant point de vue habitation secondaire et qui se trouve à proximité
hm hm
alors euh
ça nous a donné quand même des des commodités de ce côté-là quoi
hm hm
et euh
mais depuis un an qu'on a le centre Leclerc qui se trouve quand même à
une centaine de mètres d'ici alors euh et surtout que eux c'est c'est c'est c'est la marchandise chez eux elle est vendue au prix au prix que nous on la paye et même moins cher
oui
surtout certaines marchandises
oui
comment est-ce qu'ils arrivent eux ?
ah ben ils arrivent eux c'est vous savez leur façon de travailler
est très simple ils travaillent avec le l'argent du fournisseur
ah bon ?
parce qu'ils ne
payent la marchandise qu'après quatre-vingt-dix jours
alors vous voyez c'est un genre qu'ils ont employé
hm
dans les quatre-vingt-dix jours eh ben ils l'ont pour faire euh
des ja- agencements euh des remboursements s'il y a eu des euh une mise de fonds dans les euh
hm
dans les lieux enfin tout ce qu'il peut y avoir que
et vous vous n'avez pas euh ces facilités-là ?
euh non on a pas ces
ah non
facilités-là
ah non
parce qu'ils travaillent euh
malgré tout
puis alors ils travaillent en
direct avec les maisons
euh en direct avec les maisons
et puis alors sur de
ah bon ?
très grandes quantités
vous comprenez ?
ah bon ?
hm
mais oui ils vont prendre moi je sais pas supposons de l'apéritif admettons du Ricard
euh vingt vingt caisses et qu'est-ce que c'est que ça vingt caisses pour eux c'est c'est rien
que nous s- vous savez vous allez prendre cinq bouteilles hein vous en aurez pour euh je sais pas moi six mois à vendre cinq bouteilles
ah oui
eux ils vont prendre vingt caisses ils vont avoir une caisse gratuite
ah bon ?
alors
ce qui leur permet de vendre ces vingt b- vingt caisses si vous voulez au prix coûtant presque
oui
presque au prix coûtant mais alors par exemple cette caisse gratuite
qu'ils ont à vendre en supplément
eh bien euh ça c'est du c'est sans être du bénéfice quoi mais
c'est
ah oui
c'est quand même du bénéfice
si vous voulez
hm
oui pour eux
pour eux quoi
hm
c'est ça
hm
chose que le petit commerçant ne ne peut pas
ne peut pas faire malgré tout ce sont des centres de distribution
hm hm
euh des grands centres de distribution c'est p- c'est plus possible de combattre
ça y a rien à faire
alors ils fonctionnent presque comme des grossistes ?
ah oui c'est ça comme des grossistes
comme des grossistes
ni plus ni moins
ils commandent en direct eux
ils font
oui oui oui
ah bon ?
en direct c'est tout hein
en direct avec les
usines
hm
ils s'occupent même pas des grossistes d'Orléans
ah non
ils trav- ah non ils travaillent
avec aucun
hm hm
grossiste d'Orléans
c'est-à-dire le y a certaines
marchandises qui sont peut-être
directement avec
les maisons avec que ce soit avec les maisons de gâteaux vous avez la maison
le Gringoire de
ben ça euh oui
de Pithiviers tout ça
c'est directement avec eux
ah bon ?
et toute chose comme ça
hm
oh oui
hm hm
et vous vous achetez vos marchandises chez qui ?
euh ch- dans une chaîne d'alimentation
ah bon ?
alors malgré tout une chaîne d'alimentation ben elle a quand même ses faux frais
eh oui
elle a tout de même
ses
livreurs à payer
des frais de
d'entreposer euh
ses
d'entreposer
ses livreurs à
hm
payer et tout
euh l'entretien
oui
des camions
qu'est-ce que vous voulez
hm
oui
ouais
elle est elle
pré- prélève une marge
y a plus
bénéficiaire euh
qui
oui
va servir pour
oui
alors c'est
oui
dites-moi est-ce que d'une façon générale euh vous vous plaisez à Orléans ?
oui
hm
oui
quand même
c'est-à-dire euh ce qui ce qui m'a surtout euh incité à venir à Orléans
parce que l'exploitation que nous avions en Bretagne qui appartenait à mon beau-père
hm hm
eh bien
j'aurais pu l'avoir à mon compte personnel sans
mais vu l'importance comme c'était une ferme de quatorze hectares quatorze à quinze hectares
j'ai constaté que vu l'époque ça n'allait pas me suffire
oui
et
que il fallait que je modernise euh sur le plan matériel
d'une d'une autre part il fallait que je fasse une maison d'habitation parce que la maison qu'il y avait
avec la ferme était pas euh
convenable elle était pas
conçue pour euh
hm
pour la famille
oui
hein ?
alors euh j'ai pas jugé bon que je construise euh c'est pour ça d'ailleurs quand je j'avais mes trois enfants quand j'ai commencé à construire ici
ce qui m'a permis de faire un F5
hm hm
alors euh
et puis de toute façon euh quand je suis en ville avec trois enfants
si je peux les instruire
enfin j'aurai un débouché
et puis alors pour les instruire ça me coûtera moins cher que de les envoyer de la campagne à la ville
j'aurai quand même pas la pension à payer j'aur- euh
hm hm
ça me sera beaucoup plus économique euh de ce côté-là quoi
oui
ah oui parce que du moment que vous étiez à la campagne euh
l'éducation des enfants
ah oui
ça
les grandes
écoles euh
ça ça p-
ben oui on le on se trouvait quand même à
trente et quarante kilomètres des écoles même Rennes Rennes se trouve à quatre-vingt-dix kilomètres on était à quatre-vingt-dix kilomètres de Rennes
ah bon ?
et on était à
euh quinze kilomètres de Loudéac il commence y avait des écoles euh secondaires
m'enfin v-
oui
pour avoir les écoles euh les dernières écoles il faut venir à Rennes
ah bon ?
oui
enfin est-ce que du moment que les enfants étaient toujours jeunes ça allait enfin côté primaire ?
ah primaire
ça n-
ah oui
non
ça non
ça posait
pas de
problèmes
ça ne posait pas
de problèmes
y avait le
ah non
y a le primaire et même maintenant ils les poussaient jusqu'au
euh CEG même
euh oui
hein ?
oui
hm
oui à
proximité
oui
ils peuvent faire le
oui
trajet facilement
ah bon ?
non
oui un manque d'écoles
oui hum c'est assez poussé
maintenant
hm hm
oui
mais du moment qu'il s'agissait euh d'aller plus loin il fallait
oh c'est-à-dire ce n'était pas ça qu'on envisageait dès dès le début
quand nous sommes partis c'était pas le point de vue école qui nous a
ah ben le point de vue école euh
non mais enfin c'était quand même il fallait qu'on se
c'était plutôt le travail quoi
qu'on se rapproche d'une ville et
puis
oui
en plus euh
ce qui nous a
et puis en plus
euh
hm hm
oui ce qui nous a attirés c'est que j'avais une soeur d'établie ici
une soeur qui était déjà
mariée ici
ah bon ?
oui alors c'est euh
à un Orléanais parce que nous on aurait aussi bien quand on a pris la décision de
construire on a dit tiens
oui
vous savez nous
nulle part nous
on savait que
le commerce
y a un jour ou l'autre
on avait pas de
but d'attaches
ni de point
non non
d'attache nulle part
ah bon oui
vous savez c'était
hm hm
c'est Orléans parce que elle ét-
elle était mariée à un Orléanais
hm
établi ici alors c'est ça qui nous a
oui oui
fait venir ici
c'est eux qui ont
trouvé le terrain d'ailleurs
on est venu le visiter
autrement
tout ça puis euh
autrement
vous pensez que
euh
je sais même pas si on serait venu si loin quand même parce que
oh on serait pas venu si loin
on avait tout de même
les parents à ce moment-là
oui
oui
alors euh
oui oui on aurait envisagé vers Loudéac ou Rennes quoi
oui
ouais sinon
et
on était quand même à proximité de nos
euh
de la ferme qu'on a laissée des bâtiments
qu'on a laissés parce qu'on a loué les terres mais on a gardé le
tout compte fait oh ma foi ici
les bâtiments pour le
euh on peut pas dire que la vie est extrêmement
point de vue
celui qui n'a pas de spécialité vous savez c'est pas merveilleux
comme paie hein
hm
alors que nous sommes à cent kilomètres de Paris ben
oui mais enfin les frais les frais de de de vivre à Orléans ou de vivre à Paris ce n'est pas les mêmes non plus hein faut quand même admettre que
c'est
c'est-à-dire
point de vue transports tu veux dire ?
euh transports
et puis
loyer
un peu aussi voyez
ça joue
loyer également
le loyer
oui
également oui et puis
y a des frais généraux à Paris qu'il n'y a pas ici quand même quoi
hm
le déplacement est quand même facilité ici alors qu'à Paris ben
oh ben i- et c'est sûr oui euh
celui qui est à Paris il a une
très s- ça se complique euh
de jour en jour euh
facilement une heure de
oui
une heure de déplacement
oui enfin non seulement c'est que ça coûte mais aussi le le temps que
ça
ah le temps que
ça passe et la fatigue
hm
ça c'est sûr
ça c'est
sûr
oui
que ici au bout de même pas dix minutes tu es à ton travail
ben oui
hm oui
ah oui oui dix minutes j'ai jamais eu plus de
dix minutes de trajet c'est tout
oh oui
oh oui
oui ça ça compte quand même
ah ben il me semble oui
alors ça compte beaucoup
semble hein
ça y a pas de doute
sinon faut s'il faut traverser Paris à sept heures du soir
il me faut
ah ben je
je crois que je m-
je compte euh
euh dix francs
oui oui
d'essence par semaine qu'il me faut
oui
enfin pour euh mon
déplacement
je
du travail
oui
et mon déplacement du marché
hm hm
alors vous voyez c'est pas quand même euh onéreux alors que
on entend dire
c'est
des clients qui sont à Paris ou qui ont leur travail à Paris qui sont d'Orléans
hm
ils disent mais
euh on a trois quarts d'heure de trajet tous les jours
tous les jours ?
oh oui
encore madame
hm
NPERS me parlait de son fils
oui
elle me dit f- faut compter une heure pour revenir et une heure pour retourner
ben oui
oui
oui
hein
oui
alors euh si on le f- on le fait quatre fois par jour hein vous rendez compte ça fait quatre heures ce n'est pas possible
oh
on peut pas faire
quatre heures par jour c'est pas possible non non
mais non il le fait pas quatre fois par jour il l'a fait ces
temps derniers parce que sa femme était malade
oui
ouh là
eh y a des obligations
oui oui quand même
alors il se passait presque de manger qu'est-ce que vous voulez ?
oui hein
oh oui ben
enfin ça c'est ça c'est
vous savez y a
s- ça pose un drôle de problème hein le le le le
y a de très grands problèmes enfin en ville hein
déplacement hein
le déplacement c'est c'est
hm oui
le déplacement puis alors le calme ça c'est le calme euh
oui
ça c'est une chose qui est primordiale également et une chose que j'ai déjà vue depuis pas mal de temps et que d'ailleurs euh je le constate assez parce que j'ai des clients
je visite des clients qui sont en bordure de route euh
y a beaucoup de passage ben ils sont fatigués hein fatigués de de
d'entendre
et le bruit de la
mais nous ne sommes
pas du même avis
ah bon ?
parce que
moi j'aime le bruit
oh oui oui
ah bon ?
oui oui jusqu'au jour où tu en seras fatiguée oui également
je ne crois pas
ah mais si
non je pourrais
mais si si
pas vivre sans bruit y a rien à faire
d'abord euh
ah oui
oui mais t'as un bruit
pour la journée qui est pas
justement quand nous sommes
arrivés ici bon puisqu'on avait construit à côté d'Orléans
une petite commune où il passait que guère que des avions je voyais pas une voiture
alors moi je suis devenue neurasthénique
eh oui
je ne me plaisais pas
oui
ah non je ne me plaisais pas on était sortis d'un petit bourg
où c'était évidemment pas beaucoup y avait pas beaucoup d'habitants deux mille habitants c'est rien
mais enfin malgré tout c'était un petit bourg où y avait l'église en face y avait la mairie je voyais tous les mariages
les enterrements euh
oui
les baptêmes toutes les
euh activités
oui oui y avait de l'activité dans le bourg on était en en
plein milieu du bourg
ah bon ?
alors moi
qu'est-ce que vous voulez moi j'aurais jamais pu vivre là-bas
hm hm
y a rien à faire et je voudrais pas y retourner
ça y a rien
à faire
hm hm
alors que Saint-Denis-en-Val qui est à quatre kilomètres enfin la maison on a une maison est à cinq kilomètres de la place du Martroi
alors c'est joli c'est pas loin
ah non c'est
c'est pas loin
hm
c'est c'est
et alors euh mais ça commence déjà à circuler un peu plus d'ailleurs ils viennent de l'élargir cette route
ah bon ?
et alors euh ça commence à re-
oui
oui puis alors ça se construit euh évidemment le le Orléans ben
il s-
hm
il s'écarte hein y a pas de doute
s'écarte
euh oui c'est assez frappant euh
oui
l'expansion qu'il y a
ah ben oui
ça va ça va très vite et puis alors
ça va évidemment
hm
beh vers les extérieurs et vers Saint-Denis-en-Val ça ça s'en va quoi
oui
puis surtout dans cette rue-là quand on nous on a acheté le terrain y avait pas l'eau
on avait faire euh fait faire un puits et puis un ins-
enfin tout ce qu'il fallait quoi
hm hm
mais depuis y a l'eau de la ville qui passe alors on l'a branchée avec l'eau
de la ville
ah bon ?
alors euh
souvent ça a toute tout de suite des valeurs au terrain
parce que le terrain on le payait
à ce moment-là
c'est énorme
sept cent on l'a payé sept cent cinquante francs le mètre
hm
hein ?
alors que maintenant ça vaut trois mille et quelque euh le f-
trois mille dans les trois mille francs le mètre quoi enfin je vous parle en anciens francs hein
oui oui
ouais
enfin j'espère
oui oui
oui
oui
enfin c'est intéressant que que votre femme euh se soit sentie un peu perdue en venant en ville enfin en périphérie
oui
la première d-
d'un côté ça ça se comprend parce que enfin ça doit être un peu la banlieue d'Orléans ?
ah c'est la banlieue
c'est la banlieue
hm
alors c'est pour ça alors elle me dit ah je m'ennuie puis alors moi je faisais le trajet
j'ai travaillé chez
rue de la Bourie
à côté du boulevard
oui
de Québec là-bas là
je venais par le le pont de Vierzon là tous les jours en vélomoteur
au travail oh ça a duré six mois l'histoire
hm
et puis alors un jour je
j'ai su que ce commerce-là était à vendre
puis on avait des économies qu'on avait
fait quand on tenait notre commerce en Bretagne
alors évidemment j'ai dit on peut quand même ce serait préférable d'être
hm
y a encore quelques années je voyais y a encore quelques années de bon pour euh on peut encore gagner quelques
gagner un peu d'argent encore dans le commerce
hein ?
hm hm
là c'est fini mais enfin
ça a été bon jusqu'à l'année dernière
oui
oui
ça a été bon
et alors euh
moi je dis ça comme ça
hm hm
et on a loué la maison quoi et depuis elle est louée toujours
quoi
oui
oui
ce qui nous fait encore un rapport euh supplémentaire
oh oui c'est intéressant
supplémentaire oui
oui parce que votre femme a l'air de se plaire avec avec ce travail ici
oui ah oui ah ben elle se plaît
elle se plaît évidemment
hm
et alors euh ce qui ce qui a manqué ici c'est justement on n'a pas le confort
on n'a aucun confort
hm
le water
hm
on l'a pas la salle de bain on l'a pas
hm
les chambres il faut sortir dehors
passer dans un couloir et puis euh
monter un escalier euh
hm
ainsi de suite et alors là puis alors
en plus on est en cohabitation avec une voisine euh sur le même palier
enfin c'est pas
hm
euh
ça va qu'on s'entend bien mais sinon euh c'est pas euh c'est pas une solution quoi
de
hm
hein ?
alors j'ai quand même trois enfants j'ai que deux chambres
hm
alors il faut jouer avec des paravents euh
hm oui
c'est pour ça que dès qu'on a pu on a amassé amassé que des
économies
oui
et puis on a trouvé une maison deux kilomètres de d'ici
ah bon ?
oui
enfin deux kilomètres ce n'est rien
c'est c'est
c'est rien ben non là
j'y vais là d'ailleurs cet après-midi je dois y aller là faire un
tour
hm
et
maison qui est assez grande dont j'ai un locataire dedans aussi
ah bon ?
oui
un enfant un
qui occupe deux pièces quoi
hm hm
et il nous en reste euh
et il nous en reste trois et une cuisine
hm hm
et là en ce moment on est en train de l'agrandir
on va faire de une autre euh un salon
pour enfin de
des travaux ont commencé ces jours derniers justement
hm hm
eh puis alors une entrée quoi enfin ça fera deux pièces euh
grandeur de
vingt mètres carrés à peu près quoi
ah bon ? oui
oui
usage bureau ou enfin
puis alors l'autre ça va salon ça ça agrandira la salle à manger quoi
qui est pas très grande hein
hm
et alors vous habiterez là-bas ?
oui on habitera là-bas si le jour qu'on va quitter ici
si ça
hm
arrive qu'on quitte
euh
oui
alors là-bas oh ben c'est meublé d'ailleurs
ah bon ?
ah c'est meublé autant comme ici
oh alors tout est prêt
tout est prêt
hm
tout est prêt
on a même euh on serait même embêté s'il fallait partir d'ici parce qu'on s-
pour ça qu'il fallait qu'on agrandisse pour euh
avoir un petit peu de place pour mettre les meubles euh qu'on avait ici
eh oui
et puis il faudrait faire partir notre locataire pour avoir la place aussi
hm
de mettre les meubles qu'on a ici euh
oui
oui
bon alors là évidemment c'est pas une chose qui se fait en dix minutes
non non non mais enfin on n'a pas vendu et puis euh
et comme on ne compte pas vendre le commerce parce que c'est une affaire qui n'est pas vendable
en épicerie
hm hm
elle peut être vendable qu'en pas-de-porte
alors
savez
alors d'une c- de d'un autre côté
les enfants sont à proximité de l'école d'ici
on a la fille euh qui va à l'école au lycée derrière
on a le dernier des fils qui va à l'école là de l'autre côté de la route
et puis alors j'ai le grand qui va à l'école à Sainte-Euverte sur le carré là
ah bon oui ?
oui
à Sainte-Euverte
alors vous voyez c'est c'est
oh bien vous êtes au carrefour entre avec les enfants oui
le dé- ben oui ils rentrent tous les midis
et tout ça alors
d'ailleurs je l'avais vu au départ
au départ je l'avais vu
j'ai dit ça c'est c'est ça oui
ça m'intéresse parce que
alors l'école auparavant la fille avant d'aller au lycée ah ben elle allait à l'école des soeurs
ici
hm
à côté
alors
euh
c'est tout simple
comme ça vous avez tout dans le quartier
tout dans le quartier hein là
alors y a pas de déplacement pour les enfants y a pas j'ai pas à les conduire euh
c'est ça m'est très commode quoi
ah oui
c'est très commode
sûrement
très commode
alors que moi quand j'étais jeune eh ben j'avais cinq kilomètres à faire par jour
hm hm
et cinq kilomètres c'est-à-dire j'avais quatre kilomètres à faire
quatre et quatre huit je faisais huit kilomètres tous les jours et à pieds
ah oui
bon pour la santé
fallait le faire
ça prend du temps
quand même
puis le minuit
et le midi ben on mangeait à l'écuelle quoi hein
oui
un peu
de soupe et puis euh
un bout de viande froide qu'on emmenait un bout de pain et puis c'est tout quoi c'est tout
hm hm pas d'autre moyen ?
enfin c'était comme ça
parents ne pouvaient pas faire autrement quoi
hm
est-ce que je peux vous demander euh ce que vous faites comme travail euh à Orléans en dehors de de votre commerce ?
euh oui
euh je f- je suis preneur d'ordres
ah bon ?
ça consiste c'est pas représentant
parce que représentant euh
ça oblige à avoir une carte
oui
mais du fait que je suis preneur d'ordre
je suis dispensé d'avoir la carte
ah oui ?
oui et c'est-à-dire le
preneur de commandes si vous voulez
oui enfin euh
de commandes
quelle carte euh ?
euh c'est dans dans les boissons
boissons gazeuses enfin toutes les boissons quoi
oui
consiste à vendre euh toutes les boissons quoi
hm hm
alors je visite les cafés les épiceries
euh
certains particuliers enfin des cantines enfin
oui
voilà
j'ai euh
un certain nombre de clients à visiter par jour
hm hm
puis alors faire les les commandes je fact- fait commence la facturation enfin euh
et puis c'est passé après la facturation par une machine quoi
ah oui ?
oui
oui
enfin comme ça enfin y a tout de même quelque chose en commun entre ce que fait votre femme et ce que vous faites
vous-même vous êtes toujours
ah oui oui oui
en contact avec le public ?
ah toujours
hm
toujours toujours
d'ailleurs euh
c'est f- c'est ça qui vous a poussé à choisir ce métier ?
ben c'est-à-dire euh je suis arrivé à Orléans j'avais un beau-frère
hm
il travaillait chez les les Américains lui
oui
quand euh il a connu tout d'abord il était un soldat quand il a connu ma belle-soeur
et puis alors il s'est marié et il travaillait chez les Américains
alors chez les Américains
euh
c'était pas nécessaire de travailler c'était surtout nécessaire d'être présent
des fois même
on pouvait être
ah bon ?
dispensé d'être présent
alors euh il m'a fait croire il me dit tiens tu viens à Orléans euh
tu voilà il savait qu'on avait un peu d'argent pour euh c- pour envisager une construction et tout ça il dit tu viens à Orléans euh
je te trouve du travail euh ne
t'inquiète
hm
pas euh moi je te trouve je suis bien bien placé bon d'accord
je lui fais confiance
mais
j'arrive à Orléans ben la question de trouver du travail ils embauchaient déjà plus à ce moment-là
ah bon ?
et puis je me voyais
côté
vraiment
embêté euh pour trouver du travail et du travail euh
que j'aurais aimé quoi
hm hm
alors
j'ai quand même réussi à en trouver à la maison Prelier
ah bon ?
à l'usine de Coca Cola
Coca Cola et Fanta
alors
alors là on m'a embauché ben oui
toujours un peu chez les Américains enfin quand même
oui oui
on m'a embauché pour faire le shaker
oui
contrôle de
les ventes et euh
fabrication et tout ça enfin je tenais
je tenais la comptabilité de la
de la de
du dépôt du stock et tout ça enfin
du du départ
j'y étais du
et des heu- et euh
oui oui enfin tout ce qui était
fabriqué tout ce qui rentrait tout ce qui était v- pas vendu
je contrôlais les camions qui re- de la marchandise qu'ils rapportaient des des tournées aussi en même temps
ah oui
vous savez ils partaient avec une quantité de marchandise
alors le soir il fallait
faire le décompte de ce qu'ils avaient vendu
hein ?
ah oui
de façon que ça passe à la facturation puis que eux ils aient
j'ai en de toute façon j'avais une responsabilité vis-à-vis de la maison quoi
importante parce que je pouvais aussi bien tricher vis-à-vis d'eux
mais pour moi il fallait que ça corresponde aussi pour mon stock
parce que si
hm hm
le stock ne correspondait pas avec
le chef de fabrication qui me donne une fabrication de tant
alors si c'était faussé
de plusieurs caisses alors évidemment ça
indiquait qu'il y avait eu
une fraude
hm hm
alors il fallait que ce soit
fallait que ce soit juste
ah oui
euh chose qui est assez difficile à tenir mais enfin
on y arrivait quand même
mais
je travaillais très tard le soir
le matin j'allais pas très tôt
et puis alors euh
la patronne qui était
directrice enfin elle était
sous le directeur
elle m'a dit un jour elle me dit vous savez il faudrait que vous veniez plus tôt
ah je dis bon d'accord venir plus tôt mais s'en aller pareil à la même heure ?
ah elle me dit oui euh
vous aurez des moments de libres dans la journée mais il faudrait que vous soyez là le matin et le soir ah ben je dis moi ça m'intéresse pas hein
hm
ah je dis non
j'ai dit non je veux pas faire le tour de l'horloge chez vous hein
mais je dis hum d'accord euh vous me donnez le temps de me reposer l'après-midi mais mais ma l-
la journée je vais pas la faire des deux bouts
hein ?
ah elle me dit ben vous avez à choisir vous savez vous avez à choisir
oh je dis d'accord je prends ma décision
j'ai dit que je m'en allais puis c'est tout
puis alors j'ai été un petit bout de temps sans trouver de travail
oui
après ben j'ai trouvé
un autre travail mais un autre travail qui était beaucoup plus dur il fallait vendre à la chine
vendre de la boisson à la chine
je partais avec un camion le matin avec tant de marchandises euh une centaine de caisses et puis
visiter le client oh mais je venais ici
moi j'étais client
aussi
tout en étant
employé
de la maison alors euh
je rentrais rentrais le soir et puis euh
là ça a dû être assez cocasse de jouer les deux rôles en même temps
ah oui
oui oui oui oui alors euh
j'ai comment
ça a été jusqu'à
oui
jusqu'à la TVA quoi
jusqu'à la TVA
ben jusqu'à oui
hm
oui
ben pendant combien quatre ans ?
j'ai fait ça pendant quatre ans
le livreur livreur à la chine
oui
puis à la suite de
que la TVA a été instituée
alors le patron il a été obligé de changer sa sa formule de travail sa façon de travailler
euh il me dit ah je peux pas continuer à travailler comme ça parce que pour la facturation ça serait pas pratique euh
hm
au fait le le TVA c'est quoi au juste ?
le TVA ? parce que
vous savez le système le système anglais est assez différent
euh la TVA ?
la TVA je n'ai jamais bien compris ce que c'était
eh ben c'est-à-dire c'est une taxe c'est une taxe à la valeur qu'on ajoute
et la taxe est toujours comptée sur la valeur qui est ajoutée autant de fois comme la marchandise est
ah bon ?
est transaxée
oui
et c'est une taxe qui est ajoutée à la transaction encore
une taxe sur la va- sur la marge bénéficiaire
ah vraiment ?
voilà
oui
taxe à la valeur ajoutée T V A
comme on le dit
oui
alors c'est ce qui nous ennuie beaucoup parce que
ça doit rapporter quand même
en France euh et d'ailleurs en Allemagne et c'est beaucoup plus simple y a que deux taux
tandis que nous
hm hm
nous en avons quatre taux
et alors euh c'est très mal commode
très mal
commode
ça doit
compliquer les choses
très mal commode
je pourrais vous montrer une facture là par exemple euh
euh
facture TVA
ça marche pas
voyez ?
oui alors y a des
articles euh
ah oui oui
en deux en un euh
oui
euh en t- en trois même
euh vaguement
ah oui
là mais enfin quelques-uns tout de même
alors vous avez le prix toutes taxes là
euh sont
et le
hm oui
prix hors taxe
ah bon ?
alors vous payez par exemple
sur un article qui coûte quatre-vingt-trois francs
oui
hors taxe
nous le payons en réalité quatre-vingt-neuf francs
ah bon ?
voilà
hm hm
et c'est en TVA un
hm hm
alors un article qui coûte là mettons soixante-dix-huit francs
et toutes taxes il monte à quatre-vingt-seize francs
ah oui ?
voilà
alors ici ils nous sortent la taxe
hm
hm hm
vous avez la TVA sept euh
euh cinq cent ou comment oui enfin y a les chiffres
enfin
oui la T la TVA
sept
hm
la TVA oui
dix-sept euh six cent quarante-sept
vingt-trois quatre cent
oh là
c'est des chiffres à n'en plus finir
oui
ah oui oui
il faut vraiment les machines IBM là
ah oui oui
oui effectivement
on peut pas on peut pas compter voyez trente-trois trente-trois trente-trois
ah oui oui oh oui euh
y a six fois six fois trois
c'est un
ah là vraiment oui
d- d-
ah un multiplicateur alors
dites donc
il faut la machine pour pouvoir euh
calculer la TVA alors voyez sur cette somme sur cette facture-là
y a
hm hm
soixante-cinq mille ou six cent cinquante-six francs cinquante-trois
eh bien de TVA
ah non t-
y a soixante-quatre mille de marchandises et neuf mille euh
c'est-à-dire non
non non
tu as cinquante
cinq mille
ou alors cinq cent cinquante-trois francs
vingt et un
de marchandises et y a quatre-vingt-quinze francs quatre-vingt-deux de TVA
hm
y a presque dix mille francs de TVA
ah oui ?
au moins c'est déjà calculé parce qu'autrement vraiment je sais pas il faudrait des licences en mathématiques pour s'en sortir
ah oui ah oui ah puis ah ah s- ben avec des machines
à calculer on peut le faire
vraiment
mais vous savez
oui eh ben on finit plus quoi
c'est pour ça à chaque transaction c'est
oui
c'est dramatique
ah ben obligés
hm hm
obligés
et ça partout dans dans tous les commer- dans tous
le commerces
?
toute la marchandise
qu'on achète elle est achetée comme ça
ah oui ?
toute toute toute toute
que ce soit la boisson que ce soit
hm
voyez ça c'est de l'épicerie y a de tout là-dedans
oui
y a du
ménage y a de l'épicerie y a
hm hm
enfin tout ce qu'on veut
oui tout
à part quelques pr- enfin si y a encore des produits agricoles qui ne sont pas soumis à la TVA
ah ben
comment ?
les produits du marché les produits qu'on achète au marché on les achète
non les produits de marché mais enfin
on les achète pas avec facture
ça revient moins cher
on doit les marquer
sur un livre d'achats divers
oui
et puis c'est tout quoi y a
pas de TVA parce que
ça
ah bon ?
eux i- ils n'ont pas ils
ah oui ah oui déjà beaucoup de
ils ont pas de remboursement de TVA
il n'y ont pas droit au
remboursement
ah bon ?
de TVA
mais euh un jour ou l'autre ils vont être obligés de nous compter la TVA aussi
oui
à ce moment-là hein
mais pour l'instant c'est un peu en dehors du circuit
oui
mais alors
oui
ah bon ?
oui
les fruits et les légumes que nous allons
c'est pas assez payé
acheter sur un marchand de de
hm
primeurs
lui nous comptera la TVA
ah oui
sur les oranges
sur euh tout ça les bananes enfin on a mangé des carottes on achète des légumes chez lui
oui
il nous comptera la TVA
parce que lui l'a payée la TVA hein
alors lui il
hm
nous la compte
oui
oui
alors lui paie sur la différence sur la marge qu'il a pris entre nous et lui
comprenez ?
hm
et puis forcément c'est transmis à chaque
commande
voilà
ah mais là le l'Etat r- euh ramasse du
hm
hum de l'argent avec ça hein
ah oui ?
oui oui parce que là euh
euh même que la marchandise on la vend pas mais on paie la TVA quand même
cette marchandise-là
c'était le seul moyen
de sortir de l'anarchie
ah bon ?
c'était
les seules marchandises
qu'on a
c'était de de
taper sur les citoyens
savez
hum
oui
d'ailleurs pourquoi que y a un mécontentement sur le plan artisanal euh
sur le plan
hm
commerçant et tout enfin
euh
on proteste on proteste
pour ça et pour autre chose et puis
hm
d'ailleurs il est prévu des manifestations euh
le quatorze avril dans le rayon de la France alimentaire là qui nous le dit encore euh ce
on est pas d'accord avec les les principes du gouvernement de travailler et euh de nous faire euh
on nous obligeait à avoir une comptabilité trop trop compliquée quoi
c'est trop compliqué pour les produits que nous vendons surtout
c'est des produits qu'on revoit pas c'est c'est c'est une machine on la vend ben
y a une garantie euh mais ça vous laisse une marge de vingt-cinq euh ou trente pourcents trente-cinq pourcents une machine que vous vendez
et nous on travaille à des marges de sept huit pourcents
dix pourcents
ah oui
oh
et sur certains produits l'Etat gagne plus que nous
le lait par exemple le lait
la marge bénéficiaire pour l'Etat est meilleure que nous
il a plus de bénéfice que nous
et euh y a d'autres produits
enfin ça je on le dit euh
alors là c'est
c'est franchement bizarre hein
ben oui
hm hm
j'espère que tout n'est pas enregistrés parce que
il va y en avoir
si si là
vingt-cinq bandes eh
oh
enfin du moment qu'on aura fait les les les deux côtés de la bande
il faudra arrêter d'enregistrer
oh remarquez j'y aurais pensé j'aurais mis à
à la moitié de la vitesse mais bon tant pis ça y est c'est fait ça tourne à ses quatre quatre virgule soixante-quinze tant pis
ah ça tourne vite là hein
bon
enfin il faut cette vitesse-là pour que la qualité euh la prise du son parce que si c'est trop lent y a la prise du son qui baisse
ah oui ah oui c'est ça oui
oui
au fait si ça ne dépendait que de vous
si vous aviez carte blanche quel métier est-ce que vous choisiriez ?
vous savez il faut avoir les compétences hein pour pouvoir pour euh choisir un métier
alors mettons que
il suffisait de dire je vais faire tel métier
pour le faire
vous savez maintenant on peut pas tellement se définir hein
hm
pas se définir
je suis qui- je b- j'ai quitté la culture parce que la ferme euh n'était pas viable
hm
au point de vue grandeur
et puis alors d'une autre part
je voulais bien la la encore la garder mais je voulais que le remembrement
hm
soit fait
oui
puis alors voilà combien d'années qu'on est partis ?
dix ans ?
bah dix ans euh
hm hm
euh même
dix ans ?
ben il est pas fait encore
ah bon ?
voyez
alors voyez que j'ai rien perdu
parce que j'ai travaillé auparavant chez mes parents
enfin chez mes parents
surtout entre f- enfin avec mes frères on exploitait une ferme quand même qui était beaucoup plus grande
hm hm
puis on avait tracteur on avait des moyens de de de travail euh qui étaient quand même euh
assez assez modernisés
quoi
hm hm
puis alors euh en arrivant chez le beau-père lui ben c'était avec des chevaux euh
c'était la charrue et tout ça
enfin s-
hm
à la main enfin bref euh
et puis alors euh nous on avait une fosse à purin euh dans la ferme de mes parents euh on avait tout ça puis là y en avait pas
chez le beau-père enfin y a beaucoup de choses
à
hm
modifier
et alors avoir un tracteur chez lui la ferme était pas viable et puis pour avoir un tracteur euh
je voyais la rentabilité d'un tracteur que par l'exploitation améliorée au point de vue grandeur
hm hm
et au point de vue euh reme- remembrement
oui
oui surtout ça
alors euh
enfin quand même comment est-ce que ça se fait le remembrement ?
est-ce que ce qui est-ce qui euh qui décide euh
qui autorise ?
ah ben ça
justement y a eu et y a eu euh
euh
pas mal de cultivateurs à le demander
mais
le projet il est déposé en mairie
mais il faut une certain un certain nombre de gens à le demander
ah bon ?
il faut que la contenance les contenances soient majoritaires
oui
et même aux trois quarts
enfin
dans le temps
oui
où je v- il avait été il avait été demandé parce que c'est les conseillers municipaux
qui se chargeaient justement de
de totaliser les hectares
euh enfin
oui
y a des fermes qui étaient euh d'accord à avoir un remembrement enfin à participer au remembrement
hm hm
mais alors euh y en avait à peine la moitié quand euh
quand je me trouvais là alors c'est pas mûr encore
voyez
ah bon oui
c'est pas mûr
et là ça commence euh ça commence d'ailleurs ça va être obligé parce qu'il y a plus personne à rester dans les fermes alors
vous savez les fermes euh
hm
la moyenne était des je sais pas euh dix hectares à ce moment-là ben elle est tombée à presque vingt hectares euh
déjà
ah bon ?
ah oui à la commune oui
oui
et c'est quoi au juste ? c'est une sorte de redistribution des de terres
de
?
ah oui
ben oui
ah bon ?
ah oui
la ferme la ferme de mon beau-père eh ben elle n'existe plus
les bâtiments
ah bon ?
sont restés comme ça mais
hm
c'est repris par une autre qui a une ferme
hm hm
qui avait une petite ferme et puis lui il a oui
oui
puis alors on avait déjà loué des terres euh à certains fermiers de
qui en avaient qui étaient dont les champs se trouvaient à proximité de chez eux quoi
ah oui
oui
alors en quelque sorte pour rationaliser ?
oui
oui
oui parce que tout de même enfin la modernisation ça doit représenter un investissement assez important
oui oui bien sûr mais enfin euh on est obligé d'y passer quand même
ça y a pas de doute hein ?
n'est-ce pas ?
ah oui ah oui
oui j'ai mon frère par exemple qui est en Bretagne j'en ai enfin mes deux frères sont
mais j'en ai un surtout qui a bien évolué
il est dans le bourg du pays
eh bien il fait beaucoup de lait
et qu'il vend sur place qu'il détaille lui-même
évidemment presque au prix nous que nous le vendons hein ?
ça lui laisse quand même une bonne marge euh bénéficiaire
et alors en plus eh ben il a des poulaillers
des poulaillers il fait de la pondeuse
et puis alors euh de l'oeuf hum
il fait de la pondeuse mais de l'oeuf de consommation et de l'oeuf à couver
ah oui
oui
et alors sur une grande échelle parce que il a sept mille pondeuses dans un poulailler et d'autres enfin il fait ça
oui oui
à un tel point qu'il est obligé d'avoir un gars qui ne fait que ça
ah bon ?
qui s'occupe uniquement
que de ramasser des oeufs soigner ah oui
c'est industriel alors ça
c'est industriel déjà
mais alors là il est embêté parce que il a voulu se lancer en même temps dans le cochon
ah bon ?
porcherie
hm hm
mais alors là on lui a interdit parce que
ses terrains se trouvent euh
se trouvent comment hum font partie de l'urbanisme font partie de la zone euh la zone qui peut
euh considérée euh comme zone de construction par la suite
ah bon ?
alors on lui donne pas l'autorisation
alors il faut pas les avoir à côté
des habitations ?
alors il peut
pas non non
et puis
il ne peut pas euh
ah bon ?
envisager euh parce qu'il voulait monter des porcheries à fosse à lisier vous savez fosse à lisier
ah bon ?
oui
ça lui
comme il y en a qui ont monté des étables également de cette façon-là quoi
hm hm
oui
ben
mais enfin c'est c'est contrôlé dans ce cas-là ?
ah ben c'est c'est les services euh agricoles
oui
prennent à charge là i- c'est subventionné à
oh
près de cinquante pourcents peut-être plus même par les services agricoles
ah bon ?
ah oui
hm
ah oui oui
oui oui c'est c'est c'est ça d'ailleurs c'est coûteux à monter parce que faut quand même faire une fosse faut
ça demande pas mal d'agencements mais enfin
c'est
hm hm
c'est rentable surtout que
les services
hm
agricoles ils sont euh m'enfin
oui enfin du moment que s'est installé
du moment que ça démarre
oh
oui oui
ah ben puis puis alors y a y a c'est sélectionné hein le le parce que le cochon maintenant n'est plus
c'est plus les élevages qu'on faisait qu'on avait dans le temps euh les cochons euh
s-
c'était pas c'était pas surveillé y avait pas de
on s'occupait pas des origines on
c'était des cochons c'est tout quoi
oui oui
tandis que maintenant euh
parce que la Bretagne c'est son avenir hein
l'avenir euh c'est le cochon avec l'usine Olida qui se trouve à proximité et
ah voilà
tout oui
alors que l'usine Olida les trois quarts de ses cochons viennent de Hollande encore
ah oui alors
c'est une preuve que
que sur place il devrait y avoir euh davantage de cochons
oui parce que quand même ce sont des débouchés
ah oui
tout faits
ah oui
ah oui
hum
oui
mais je connais dans le pays des des enfin aux vacances dernières
je parlais avec euh un petit jeune qui travaillait à l'usine Olida il me disait il dit eux ils sont écoeurés de voir ça ils sont
hm
c'est quand même malheureux on produit des cochons en France et puis on en produit pas encore assez et
oui
et qu'on soit obligé d'en faire venir de de Hollande
c'est c'est la meilleure des choses qui se passe
ah oui
ah oui
d'un côté on exporte de l'autre on importe
ah oui
le même article
oui
fou
faut se dire
m'enfin
en Bretagne ils ont pris un drôle d'élan hein
un drôle d'élan
ah bon ?
ah oui un drôle d'élan hein
ah oui
ah oui oui ah oui avec les Cuma ils se sont montés avec les
hum
les Cuma les Eta
les les
enfin y avait pas mal de choses comme ça qui existaient déjà du temps où j'étais en ferme quoi
hm hm
c'est pour ça que j'ai des notions de la culture
à peu près comme si j'y avais été quoi euh j'y serais encore parce que oh
c'est des choses
qu'on a vécues dans l'enfance et qu'on n'oublie pas hein on n'oublie pas on
ça reste quand même à mon avis
oui
oui
oui
alors vous avez toujours des attaches très fortes avec la Bretagne il me semble euh
ah oui
ah oui
euh est-ce que vous y vous y rentrez
on dira régulièrement ?
ah ben on n'est pas plus attachés que ça maintenant parce que du fait qu'il y a pas grand-chose qui nous attire là-bas quoi
ah bon ?
non
non à part les moi j'ai pas
j'ai laissé des terres là-bas parce que j- j- dans mon héritage j'ai eu des terres j'ai pas voulu avoir de maison
hm
j'ai préféré la laisser à mes frères
j'ai dit moi j'ai pas besoin d'en avoir je dis parce que faudra les entretenir
alors euh comme j'en avais déjà une à Orléans
enfin y
y a les beaux-parents qui ont
qui ont leur ferme et puis c'est des b- des vieux bâtiments des très vieux bâtiments
alors qui ont demandé de l'entretien
alors enfin
eh oui
vous savez
et puis pour euh n'en tirer aucune usage
hm
aucun usage
enfin tant pis quoi parce que eux ils avaient monté un hangar et tout ça ils ont fait des frais parce qu'ils ont acheté leur ferme
d'ailleurs qu'ils ont à peine fini de payer et puis euh
après ben ils ont amélioré la maison pour ça que tout ils pouvaient pas tout faire ensemble
puis moi quand j'ai été là ben j'ai fait faire une
fosse à purin
oui
oui
une plate-forme fosse à purin puis on a collecté tout le purin puis après
hm hm
c'était pas agréable
j'estimais que c'était pas une solution d'être en train de mettre le purin avec un seau dans un tonneau et tout ça c'était pas très agréable
alors ça a pas tardé moi j'ai fait
hm
faire une fosse
hm hm
une assez grande fosse d'ailleurs
puis alors euh
acheter un moteur tout ça une pompe électrique enfin
s- c'était enfin c'est commode quoi
ah oui
alors tout ça c'est resté y a un beau hangar également avec une appentis tout enfin c'est s-
possibilité de lo- euh de mettre le le fourrage à l'abri et tout
ah oui
les étables ben quand je suis arrivé là elles étaient pas cimentées non plus
c'était euh vous savez euh du sol des carreaux
enfin de la pierre euh enfin bref y
ah bon oui
les bêtes étaient dans le
oh
c'est pareil quoi
oui
beaucoup de choses beaucoup de choses
alors je voyais que pour continuer et que ça aille bien et l'argent n'allait pas rentrer suffisamment
pour
hm
que j'envisage de faire une construction de maison
parce que là
hm oui
fallait que j'envisage de faire une construction de maison
qui m'avait coûtée comme ici euh
à ce moment-là euh
cinq à six millions sept millions facile
quoi
oui
pour avoir quelque chose de pas mal quoi
hm hm
oui
alors j'ai préféré abandonner quoi
parce que non seulement ça me j'avais quand même les loyers des terres à payer
j'avais euh
hm
il fallait
et puis alors euh faire par moi-même
parce que les enfants euh et c'est l'école qui les les attend
eh oui
hm
oui
enfin je vois vous vous avez toujours eu beaucoup à faire
oui
soit là-bas soit ici
ah oui oui
enfin
est-ce que vous arrivez
à avoir un peu de temps pour pour prendre des vacances quand même ?
ah tous les ans trois semaines
ah bon ?
tous les ans trois semaines
quand même
oui
oui trois semaines
qu'est-ce que vous faites d'habitude ?
d'habitude ?
pour les vacances euh ?
ah mais on s'en va en Bretagne
ah bon ?
ah oui
puis moi j'ai s- c'est ce qui d'ailleurs euh ma femme elle aime le bruit elle aime le mouvement
mais moi j'arrive là
je me relaxe et je me mets en négligé et je suis à la ferme euh
ben on va dans nos
on va dans nos vieux
hm hm
bâtiments et puis
je traîne dans les champs à cueillir des noisettes on va au bord de l'eau enfin bref on flâne on enfin
oui
on rentre un peu dans la nature
c'est tout oui oui
je vais voir les frères je discute avec
eux
oui
je vais voir les gars qui sont à moissonner enfin
hm hm
je vis dans la culture un peu
oui
comme ça c- c'est un peu le retour
je puis alors je suis curieux
je demande euh
oui
euh ce qui va mieux ce qui va pas euh tout ça
je vais je
oui
je prends part euh oui
oui
hm hm
oui
et vous y allez cette année ?
ben je suis pas certain d'y aller ou j'y si j'y vais j'irai que huit jours parce que
ce qui s'est passé en plus de ça que
mon patron
actuel
ne va pas me devoir beaucoup de vacances
ah bon ?
du fait que
je viens de rentrer chez lui parce que mon mon ancien patron
a vendu à une société
ah oui
et
cette société m'a embauché c'est-à-dire lui il a vendu sa clientèle
oui oui
mais ses ouvriers il les a
euh le
le
mon patron actuel nous avait embauchés quoi
tous embauchés
ah oui
mais mon ancien patron il nous a payé les vacances qu'il nous devait
on a touché les vacances en en argent
il nous devait jusqu'au moment où on était où on avait été chez lui
oui
alors euh si il va y e- juste avoir euh
deux ou trois mois deux mois peut-être ou je sais pas combien enfin très peu de
hm
euh de jours de vacances à prendre en principe on n'est pas en droit euh on n'est pas en droit d'en exiger quoi
m'enfin
je vais quand même demander au moins mes huit jours quand même je vais quand même demander huit jours
je pense tout au moins
il faut tout de même
oui
de se se
remarquez là là
ça va là parce que je travaille pas dur
hm
enfin le travail est pas dur mais quand c'était la période
euh que je faisais les livraisons
hm
eh bien je faisais le marché le matin
je partais à é- quatre heures et demie cinq heures d'ici pour aller au marché
je rentrais ici en toute hâte avec la marchandise
qu'il fallait descendre de la voiture
le petit déjeuner et ainsi de suite
partir au travail
monter dans le camion et puis euh partir faire sa tournée rentrer le midi en toute hâte faire les comptes aussitôt mangé
arriver le soir euh vers huit heures huit heures et demie
et puis manger ben
on est usé
et ainsi de suite et tous les jours tous les jours tous les jours
ah oui
tous les jours comme ça
à tel point je finissais la saison d'été parce que c'est un travail saisonnier le truc des boissons
oui
puis alors la saison d'été ben j'étais plus qu'une loque
eh oui
plus qu'une loque
alors euh les vacances
oui vous aviez besoin de partir
j'étais obligé
hm
et euh si j'aurais pas pris de vacances euh j'étais incapable de tenir
hm
il me fallait un repos il me fallait
vraiment que je me
hm
rebotte un peu pour euh
pour tenir le coup quoi
eh oui
mais maintenant là je travaille pas dur je travaille qu'avec quatre clients alors
ah bon ?
c'est pas pénible quoi
hm
puis le matin je fais le marché quand même mais enfin c'est pas
oui hm oui
c'est pas pénible non plus
c'est pas pénible et c'est moins pénible maintenant parce que du fait qu'on fait moins de chiffre d'affaire
alors automatiquement on fait moins de chiffre d'affaire faut
faut moins de marchandises
oui
surtout depuis qu'on a notre voisin qui nous fait énormément tort quoi
ah bon ?
c'est tout ce que vous avez écrit ?
ah
?
c'est toujours les mêmes qui parlent alors
oui oui non mais d'abord y en aura qu'une y a t- tout est là
moi ?
tout est là hein ?
oui oui
oui
on va boire un coup
si y veut la même chose
vous voulez accepter un verre de vin ?
oh écoutez
écoutez c'est très aimable
non m- euh les Anglais ne boivent pas de vin
et je je ne sais pas faire le thé
de toutes façons moi le thé j'y touche jamais
ah bon ?
ah bon ?
ben nous on n'aime pas le thé hein
mais on aime bien le vin
y a les enfants les
j'aime bien le cidre
les deux grands apprennent l'anglais ben si vous les entendiez
ah tous les deux oui
s'en occupe hein
ça discute hein ?
oui
ah elle s'en occupe hein ?
hm hm
ça discute pas
oui
ils s'entendent pas tous les deux sur la prononciation
ah bon ?
ah oui
ça c'est compliqué non ça se prononce pas comme ça non c'est pas comme ça
t'as mal appris toi
ah si vous voyiez ça
oui
en haut en haut
ah oui
tenez
ah vous avez vous avez euh votre fille qui est au lycée à côté là
oui
à Jean Zay ?
oui oui
hm
et qu'est-ce qu'elle fait ?
ah ben elle débute elle est en sixième là
ah bon ?
ah oui elle débute alors euh
oh elle envisage
ah oui c'est là
qu'il faut
oh
on a aucune idée de
euh comment vous dites euh
vous êtes en sixième bon et elle aurait commencé le latin je suppose
à cet âge-là ?
ah non non non non non
ah non ?
non
quand même
euh
peut-être à la rentrée de cinquième je s- oh puis ça je sais pas
hm
je sais même pas s'ils envisagent en cinquième maintenant hein le le latin
j'en sais trop rien
je crois
ben non Jean il euh ah si il l'a il l'a commencé en cinquième euh Jean-Yves
ça fait déjà deux années qu'il fait du latin
oui
peut-être
puis cette cette année il a commencé l'allemand en quatrième
ah bon ?
oui
oui
là alors c'est surtout que du moderne
euh classique
euh
ah cl- ah classique euh classique
non puisque euh oui
plus le plus
classique oui oui oui
ah oui
oui
mais elle justement je ne sais pas moi je crois que c'est à la fin de
je crois que c'est à la fin de la sixième qu'ils les dirigent un peu je crois sur
le classique
ah bon ?
ou sur le moderne euh
oh puis vous savez moi je sais pas trop c'est les professeurs qui jugent plutôt qu'autre chose que les parents
ah bon ?
oh oui
que voulez-vous
oui oui
qu'on qu'on
ah oui elle a été jugée
qu'on sache nous
euh le le
il est encore temps je crois de
oh mais
quand ils sont
dans le classique de les remettre sur le moderne si si vraiment
ça va pas
oui
ah oui oui ça se voit tout de suite
hm ah bon ?
hein ça se voit ?
dès la
oui
première année d'ailleurs euh
Jean-Yves
mais oui
on l'a vu tout de suite que c'était il qu'il pou-
qu'il avait les aptitudes pour le classique
ah bon ?
ah oui
oui mais les
professeurs voient
ah oui
eux-mêmes
ah oui
quand même
hm hm
beaucoup oui
oui
hm hm
oui
oui
oui
parce que vous savez les parents ben tout ça c'est difficile de
de savoir hein
mais
oh puis même un même un gosse déjà
surtout
il commence déjà il a suffisamment de réflexion pour euh
hm hm
juger euh ce qu'il est apte à à suivre quoi
ah bon ?
ah oui ah oui ah oui
ah là alors vous les poussez pas
non et s-
est-ce que vous envisagez des débouchés pour eux plus tard ?
est-ce que vous avez des projets pour eux ?
ah non
ah non
que
non que voulez-vous qu'on ait comme projet ?
non non
autant dire on agira en au moment qu'ils
on les met en face de la réa- de la réalité
en face de
ah oui oui oui
d'ailleurs euh
euh de la vie à eux de jouer
eux ils
à eux de jouer
eux ils ont vu la façon dont on a agi nous on a agi
avec des
ouais
petits moyens
hm
c'est-à-dire on a agi par le le travail nous
oui
hm
hein ?
le travail on a réussi par le travail
oui
euh c'est tout
ils ont vu la misère euh la misère qu'on a eue
tous les deux
ah oui oui oui oui
hm
parce que
vous savez il a il a p- il a il a fallu travailler hein moi j'ai élevé mes trois enfants toute seule et j'étais dans le commerce
hm
je n'ai eu ni bonne ni rien du tout
non
je disais pas que je faisais un chiffre d'affaire énorme d'accord
mais j'étais tout de même au magasin quand il fallait
eh oui
quand un client
se présentait
puis alors dis donc
comme moi quand ils sont
eh ben si j'étais en train d'emmailloter euh je te le recouchais dans le berceau puis c'était tout
il fallait il fallait
ah bon ?
tout de même
ah ben on les calait pour les
pour faire boire les biberons on les calait
avec des
ah bon ?
des oreillers et tout ça ah oui oui
oui
oui mais oh ben c'est c'est c'est s-
ah
c'est réel
alors euh c'est du
mais enfin euh
du moment que ça sonne on met le gosse au frigo pendant cinq minutes
et puis on revient
oh oui
ça y a pas de doute
à votre santé
oui
à la votre
monsieur et madame
oui oui ça
il a fallu euh vraiment il a fallu travailler
hm
oui oui
hm
oh je crois que
et sept marches à descendre de la
ben comme tout
cuisine au magasin
ben voilà
à tenir vous savez
et autant à remonter hein ?
d'ailleurs où la femme travaille
quand elle a des enfants
eh ben
hm hm
vous savez
croyez moi c'est du travail
parce que vous les meniez chez une nourrice
ça je n'ai pas à en douter
monsieur
hm hm
faut les mener tout prêts
hm
tout propres avec le linge
vous trouvez rarement une nourrice euh qui veuille laver euh
hm hm
les couches et ainsi de suite hein
oui
eh ben c'est du mal
hm oui
puis faut tout de même faire euh l'intérieur quand même
on a travaillé comme des
bretons
hm
oui
hm hm
on savait ce que c'était que de travailler alors évidemment ferme on était dures et tout ça alors
hm hm
comme n'est pas la ville comme n'est pas les
ah non non non non
ne sont pas les gens de ville hein
non non non non
ah bon ?
non
ah non
hm ah non
non
enfin euh y en a quelques-uns
oui
non
euh si on peut pas dire y en a quand même
euh mais je crois que hum
malgré tout celui qui vient même qui est habitué en ville depuis longtemps qui est sorti de la campagne
a un autre point de vue du travail est
hm hm
plus formé au travail que celui qui a toujours vécu en ville
hm hm
c'est pas la même chose
non
enfin d'où ça vient
cette habitude de des gens des gens qui habitent la ville ?
eh bien ça vient que ma foi
et ils n'ont pas d'obligations
ils ont pas d'obligations
c'est ça
ah bon ?
obligations
pas d'obligations
non qu'est-ce
que vous voulez ?
tandis que
moi je
je vois les enfants ici
oui
eh ben
encore euh je leur dis ben fais ceci fais ça
y a y a telle chose qui manque au magasin ils me donnent un coup de main ils aident
oui
mais un gosse euh qui arrive qui n'a qu'à se mettre les pieds sous table
que voulez-vous qu'il fasse ?
il est pas habitué
quand même
il est pas initié
euh
il a pas d'ini-
il est pas il a pas d'initiative
on peut pas
ah bon ?
lui dire euh
ah non
ben
non non
va chercher ceci va chercher ça
il
non non non non
y a rien à faire
il a rien à faire
hm hm
non non
hm hm oui
c'est presque un tort parce que
c'est
ou même au point de vue bricolage
c'est c'est
et tout ça alors
euh un gosse euh
c'est pas la même chose
quoi y a pas de doute
hm hm
il faut qu'il soit quand même euh dirigé hein
moi je trouve que
indi- on lui indique euh
euh Jean l'autre jour là mon fils euh
je lui dis bon ben
je trouve que c'est
pas mal de mettre un gosse à travailler
dès lors qu'il a atteint
ben oui
ben oui
l'âge
eh oui
euh de de le faire voi- de lui faire voir ce que c'est que le travail manuel
eh oui
oui oui
oui absolument
moi je trouve que c'est pas un tort
puis alors euh même qu'il fait mal
il a fait quelque chose parce qu'on le mais enfin
le grand l'autre jour je lui dis ben tu vas tiens tu vas
remettre un
on va lui
un manche
tu
un manche
parce que c'est un outil alors
hein
alors euh je lui dis
tu vois le ce manche-là tu vas
le planer tu vas juste les pans hein
parce que c'est un pied qu'il était carré
tu auras juste à
les pans bon oui
il est allé à l'établi il a mis ça à la presse et puis
ça lui
oh oui
plaisait tellement de faire des des bouts de
il a fait des
ah bon ?
il est revenu
il était comme ça quand il l'a eu mais il me l'a donné il était comme ça
et pour finir ben le dernier coup
elle y a donné un coup de peine il ne au lieu de
qu'il passe par dessus il a rentré dedans
alors euh
le manche eh ben il
en deux
ben je lui dis tu vois ben je lui dis regarde là un peu je lui dis y a un manche il était valable
je pouvais en tirer un profit tandis que là ben il est bon à faire du feu
ah qu'il dit ben ça vous faire des
je dis oui mais moi je te l'ai pas donné dans cette intention-là
hein si j'avais su ben je te l'aurais pas donné
hm hm
alors je lui ai fait voir que
c'était pas tellement une solution de travailler quoi et de
et de voir le le travail d'une façon
bien faite quoi
hm hm
enfin euh c'est c'est
oui enfin
c'est
des ini- des initiatives euh qui se ils ne se définissent pas quoi
hm hm
alors c'est pour ça qu'il faut
euh c'est à
hm
force de de de temps et de
d'ailleurs nous à la ferme pourquoi qu'on a appris c'est parce qu'on t'obligeait de suivre les parents
le jeudi dans le champs
hm
pour ramasser des patates derrière
quand ils les arrachaient
pour euh les sa- se- sarcler pour aller euh
euh
pas biner pour euh je sais pas moi pour cueillir des choux pour euh
que sais-je
hm
tous les demi-
ils nous laissaient jamais un moment de de de tranquille
ou ben aller arracher de la paille dans le tas euh
ah oui
du foin euh
même si t'avais peur de monter au grenier le soir mais il fallait que tu montes quand même
évidemment ce sont des
choses que
et puis alors
toujours comme ça soigner donner une donner à manger aux bêtes
que les miens les miens ils ont un peu vu étant donné
que tout l'été
tu penses
toutes les vacances
oui
ils sont retournés là-bas
hm hm
oui
tant qu'il y a eu des bêtes oui
puis euh
les enfants qui n'ont pas de parents à la ferme euh
oui
se rendent pas si bien
compte
conduire les
vaches
eh oui
conduire aller les
chercher
oui
les garder
et tout de même
hm
t'as jamais fini
hm hm
ah là là là là là
ah on n'a pas eu
surtout dans les fermes euh des fermes
de d- on n'a pas eu une jeunesse
évidemment
ah non penses-tu
comme elle est comme est la ville qu'est ce que vous voulez ?
ah oui
ça y a pas de doute moi quand je suis arrivée ici
à traire les vaches à huit ans moi
j'ai commencé à traire les vaches
maintenant mais je suis encore apte à traire les vaches
hm
chez nous y avait pas de filles
hm
eh ben
ma mère ma mère elle est
et puis alors qu'est-ce que vous voulez ?
on pouvait pas tout faire la mère il y avait
il fallait s'y mettre hein
euh malgré tout le dimanche
et le enfin vous n'aviez jamais un jou- un moment de de sortie quoi
hm hm
ça y a y a pas de doute
que c'était le samedi ou que c'était le dimanche euh
ah ben on s'entendait quand même avec mes frères quand même pour sortir euh
une fois sur deux quand même
hm hm
sur deux quand même
oui bien sûr quand euh
tes
oui
tes frères c'était différent toi
ah oui
enfin moi ça me faisait un peu peine de laisser papa et maman tout seuls quoi à faire le travail alors
euh
oui
ah c'est pour ça que la la ferme euh la ferme je la voyais d'une façon euh modernisée voilà d'une façon euh
enfin j'avais voulu qu'elle devienne rentable euh tout et puis qu'il y ait le ch- avoir des méthodes de travail euh
m'enfin
appropriées euh
pré- euh prévoir un avenir euh pour les gosses non moi je suis pas de celles je vous dis moi j'en ferai un fils de
euh un ingénieur de mon
ah non non non non non
fils je ferai un
aviateur
non
non non non non
hm
non non
non
parce que vous avez
y a les maladies mentales qui sont à la suite de tout
je trouve que c'est
hm
euh vous avez un
gosse qui apprend bien et qui a
ils veulent faire un idéal
pour leur enfant
puis alors il arrive un moment
oh ben
hm
mon vieux
idiot
moi je trouve
ce qu'on avait envisagé
se réalise pas
ça ça
hm
alors euh
alors
à ce moment-là
alors le drame
voilà
c'est le drame oui
oui
alors c'est pour ça qu'il faut mieux
euh préparer et puis lui
il sait que
faut qu'ils suivent leur petit
il sait que il faut qu'il sache
chemin et puis c'est tout
suivre d'abord pour euh essayer de choisir quelque chose et tout ça puis euh
ils le savent ils le savent
que
ils le savent
on leur a dit si tu veux être livreur comme papa
oui voilà
hm
si tu veux être pareil que
parce qu'ils m'ont vu travailler
ils m'ont vu travailler dans des
c'est comme ça
dans des mauvaises conditions
ils m'ont vu travailler dans des
ça et
mauvaises conditions et euh ils
hm
et ils y ont bien vu qu'on est arrivé à euh gagner notre vie euh largement
mais
c'était vraiment par
par la force du travail
c'était pénible quoi
hm hm
hein par mettre les mains à servir
oui
avoir des mains des mains rugueuses des mains pleines de d'ampoules et tout
et enfin
hm
pour ça que maintenant le métier de livreur je préfère ah je préférerais aller au chômage que d'être livreur désormais
parce que je serais mis à la porte et avant d'attendre de d'autre travail je ne prendrais pas ce métier-là je ne retournerais pas livreur
ah oui ?
ah oui oui
je préférerais manger l'argent que j'ai gagné mais je recommencerais pas ce que j'ai fait
je ne p- je ne voudrais pas
je serais pas apte non plus de
hm
hm hm
ah ben qu'est-ce que tu veux ?
euh s-
non
s- c'est un travail qui appartient déjà quand on arrive à
quand on est entraîné euh ça va et mais il arrive un temps eh ben
dès qu'on a profité un petit peu enfin qu'on a eu des meilleures conditions de vie
eh bien
puis se replonger dans des mauvaises conditions on a dit
après tout hein
puis enfin maintenant on on est à l'aise quand même plus qu'on a été alors euh
malgré l'argent qu'on doit mais enfin
ça nous pas ça nous crée pas un souci
bon c'est pas un souci
et puis alors c'est pour ça que justement j'ai voulu travailler d'arrache-pied parce que
quand j'étais jeune à la ferme on se modernisait et on n'avait jamais de sous jamais d'argent de poche à disposer
euh je me sentais un petit peu trop lésé vis-à-vis de mes collègues et vis-à-vis de mes copains
et alors j'ai dit que du jour que je serai marié eh ben que je ferai ma bourse moi-même et j'aurai de l'argent et ça ne manquera jamais
et j'ai dit y a rien à faire je crèverai s'il faut j'arrive je ferai tout ce qu'il faudra et de fait est ça m'a jamais manqué depuis
hm hm
j'ai toujours euh essayé de trouver des combines à droite ou à gauche
enfin bref
oui
euh les vous savez
hein ?
oui
parce que dans tout y a tout y a y a y a pas mal de choses qui
qui aident euh qui
oui
voilà
parce que tout en étant gérant euh tout ça en étant gérant on est gérant mais enfin on n'est pas forcé d'être des gérants entièrement pour la maison on est gérants pour soi aussi
hein ?
voilà
comprenez ?
forcément oui
hein c'est c'est p- c'est frauduleux un petit peu mais enfin frauduleux
dans un certain sens quoi
c'est pour soi
contraire
c'est c'est une intention
c'est pour soi
oui
c'est pour soi qu'on
c'est pour le service
voilà
hein c'est tout quoi
c'est tout
oui
alors évidemment
mais c'est pas pour ça que la société nous considérait pas au contraire elle nous considérait
puis ça allait on était dans notre pays alors évidemment
hm
on avait quand même une clientèle de famille puis enfin
mais
c'était comme comme
comme toutes les sociétés comme les Docks comme les familistères eh ben
hm
cette société-là euh
elle jugeait que fallait qu'elle monte des grandes surfaces et qu'elle supprime les petits magasins quoi
hm hm
que nous se trouvant
ils en avaient monté un à Loudéac un grand magasin
alors nous se trouvant à quatorze kilomètres
ils avaient jugé que
c'était pas
hm
utile que
hein ?
hm oui
oui
et alors surtout que fallait que je fasse le chiffre d'affaire les trois quarts du chiffre d'affaire que je les fasse en campagne moi
avec un camion
oui
alors j'ai été six ans à traîner avec un mille kilos Renault
ah oui
dans toute la cam- dans les campagnes
alors forcément je faisais un petit peu ce que je voulais parce que j'avais mon camion à moi
hm
et j'avais les frais pour moi
et dont ce camion-là j'avais acheté justement
à crédit
à tel point qu'il me restait vingt-six mille francs tous les mois pendant plus de dix-huit mois pour manger
vingt-six mille francs
et alors euh
infaisable
je tirais sur les parents quoi
j'allais chercher des patates et puis euh on mangeait le bout de lard on mangeait ces choses qui coûtaient pas cher
oui
et puis dans tout ça ben j'essayais de trouver des combines de six pourcents quoi parce que je travaillais à cinq pourcents
enfin sur la marchandise comme maintenant d'ailleurs ça a pas changé la formule c'est toujours à cinq pourcents
puis moi vais y donner des
pas très large
les frais de l'autre un petit peu tout ça enfin
puis alors ensuite à ça j'ai trouvé un petit peu de débouchés de enfin du travail un petit peu
des combines quoi
combines
des combines
ah ben on est forcé
des combines
des combines que d'autres m'avaient indiquées
hm hm
c'est tout
on est forcé
voyez
ah j'étais forcé
hm hm
pour ça
et à un tel point quand je suis parti j'avais un excédent de quatre cent mille francs
et je comptais même pas qu'il allait me les r-